Sujet: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Lun 8 Aoû 2011 - 18:13
Avertissements : J'ai déjà une galerie ultime, mais une fiction en cours de rédaction a bien besoin d'un topic pour elle seule, vous ne croyez pas ? Pour commencer, je dois vous le dire : l'idée de base m'est venue en découvrant Vocaloid et Hatsune Miku. La ressemblance est assez énorme, je l'avoue. Mais cette histoire est en quelque sortes l'histoire de deux personnages centraux de mon vrai roman, celui que je n'ai pas encore commencé à écrire mais que j'ai en tête depuis longtemps. Très inspirée d'autres oeuvres, pas particulièrement originale, je l'avouerai, c'est aussi ma première expérience en tant qu'écrivain.
- Tous les personnages mis en scène sont entièrement inventés. Une quelconque ressemblance avec une vraie personne n'est pas voulue. Ce sont donc mes personnages et une histoire complètement fictifs, que je dirais bien que c'est pas bien de voler et de copier. - J'ai déjà écrit les 4 premiers chapitres, mais je ne présenterai que le prologue pour commencer. Cela ne veut pas dire que je ne suis pas disposé à apporter des modifications ! - Tout commentaire est le bienvenue. J'ai même grandement besoin d'avis, des négatifs pour améliorer et des positifs pour m'encourager ! - La mise en forme a été faite sur Open Office Writer, donc parfaitement logiquement je suis obligé de faire toute un tas de modifications avant de pouvoir poster. Si vous voyez des défauts de mise en forme... Bah c'est que ça pas facile de tout copier, voilà ! J'utilise un code HTML et CSS pour afficher cette page. Vérifiez bien que vous acceptez le HTML dans les préférences de votre profil ! Polices utilisées : Times New Roman / Courrier New / Segoe Script A la fin de chacun de mes messages relatant une partie de mon histoire se trouvera un lien vers le message relatant la suite. Donc n'hésitez pas à poster entre deux parties !
Spoiler:
Prologue
Au collège Jean Gay de Verfeil, c'était un grand moment pour tous les élèves et les professeurs : les conseils de classes. Mais alors que l'heure des conseils était passée depuis fort longtemps, deux élèves sortirent de l'établissement. Le premier avait attendu pendant une heure et demie son camarade convoqué par tout le personnel éducatif. Le second avait une expression très sérieuse et restait silencieux. N'y tenant plus, le premier finit par demander :
« Alors ? Qu'est-ce qu'ils ont dit pour ton bulletin ? - De l'histoire ancienne. - Comment ça ?! »
Les deux réponses avaient fusées, et laissèrent place à un long silence. Le curieux connaissait bien son ami, et savait qu'il aurait sa réponse en temps voulu. Son ami était grand, blond et assez impressionnant. Non pas par sa carrure, car il n'était pas spécialement athlétique. Non pas par son charme non plus, car il n'était ni spécialement beau, ni spécialement repoussant. Non pas pour un quelconque attribut physique qui le rendrait spécial : il était physiquement un enfant comme les autres.
Mais dans le fond de ses yeux bleus, on lisait quelque chose d'unique chez un enfant de son âge : la Sagesse. Et tout dans son regard et sa façon posée d'étudier tous les évènements de façon très réfléchie démontrait sa précoce maturité.
Il inspira, et sans dévier sa trajectoire ni même accorder un regard à son interlocuteur, il répondit.
« Ils ont dit que j'étais un cas très spécial, et que le seul enseignement qui me conviendrait sera celui que je me choisirais. - C'est incroyable ! »
Son ami, par contre, était beaucoup moins calme et réfléchi. Il réagissait au quart de tour à tout ce qu'on lui disait. Il était son meilleur ami. Certainement parce qu'ils s'impressionnaient mutuellement. La vitesse de réflexion de l'un impressionnait les profondes analyses de l'autre, et inversement.
Le collégien blond enchaîna.
« Ca veut dire que je suis responsable de mon éducation à partir d'aujourd'hui. - Tu n'iras plus au collège ? - Si, mais uniquement où je voudrais. - Wow ! Et ils t'ont dit ça comme ça ? - Non, mais je l'ai compris assez rapidement. »
Il se souvint de l'attitude des professeurs, et de leur façon de faire milles détours pour dire quelque chose de simple. Il avait surtout en tête la formule ''Il semblerait que malgré les efforts fournis par l'ensemble du personnel éducatif, l'élève ne trouve pas ce qu'il recherche dans les enseignements et se retrouve naturellement à explorer d'autres voies au lieu de suivre celles indiquées par ses professeurs.'' En gros, ils n'enseignaient pas ce qu'il lui fallait, et donc il faisait autre chose en cours.
Son ami, ébahi devant une situation aussi exceptionnelle, ne put s'empêcher de demander :
« Qu'est-ce que tu vas faire ? - Là tout de suite, je rentre chez moi et suis censé cacher tout ça à mes parents. »
Effectivement, laisser soudainement un élève s'occuper seul de son éducation semblait un peu trop extravagant pour que les parents l'acceptent. Afin d'éviter tout problème judiciaire, l'opération devait rester secrète. Mais ce n'était pas la question que se posait son ami.
« Je veux dire... Demain ? Tu vas aller au collège ? - Yep, répondit simplement le blond collégien. Je crois que je vais me concentrer sur la musique. - A ta place, avoua son ami, je serais resté chez moi. »
Ils s'arrêtèrent devant la maison de l'enfant mature. Ce dernier se tourna alors vers son ami et répondit avec un clin d'oeil :
« Je crois, Thomas, que c'est la principale raison pour laquelle tu n'es pas à ma place. »
* * *
La salle de classe de musique avait été désertée par ses élèves. Seule restait Madame Chantant, la professeure de musique, qui rassemblait silencieusement ses fiches de partition intelligemment disposées sur son bureau. Deux coups frappés à la porte brisèrent le silence. La vieille femme autorisa l'ouverture de la porte, et ouvra deux grands yeux étonnés quand elle reconnu l'élève qui entra dans sa classe.
« Alors Grégoire ? Tu viens réviser ? - Non Madame. Je viens pour apprendre. »
Elle n'avait jamais entendu cette phrase et elle l'avait attendue durant toute sa carrière. Ces quelques mots suffirent pour savoir ce qu'elle ferait de son après-midi. Grégoire passa alors sa journée à apprendre les subtilités de l'écriture musicale, de la poésie chantée et de tous les éléments constituant une bonne musique.
Enfin libéré de l'enseignement général, Grégoire apprenait ce qu'il voulait apprendre. Car il avait un projet en tête.
* * *
« Je crois qu'il y a eu un faux contact.
Grégoire trouve rapidement la source du problème dans l’enchevêtrement de fils.
« ''Quelqu'un'' a inversé le câble d'alimentation et celui de transmission. Ca devrait mieux fonctionner maintenant. »
Les guillemets étaient imperceptibles, mais Grégoire avait réussi à faire passer son message subtilement : ils n'étaient que deux à travailler sur cette machine, et ce n'était pas lui qui s'était trompé...
Un nouveau contact, et la machine se met en route. Madame Valérie, la professeure de technologie, n'en revenait pas.
« Incroyable ! Tu n'as pas 14 ans que tu as déjà fabriqué ton propre ordinateur ! »
Le tutoiement était devenu naturel pour les professeurs de Grégoire. Ce dernier continuaient à les vouvoyer, témoignant son profond respect, tandis que les enseignants avaient dû se rendre à l'évidence : Grégoire était aussi intelligent qu'eux, et ils le considéraient donc bien plus comme un collègue brillant qu'un élève inventif. La professeur de technologie ne faisait pas exception.
En quelques minutes, Grégoire avait installé trois logiciels dont il était lui-même l'auteur et configuré les connexions réseau. L'ordinateur était en parfait état de marche. Et il fonctionnait sans Unité Centrale.
« Cela nous aura tout de même pris toute l'année... » répondit-il calmement, baissant les yeux sur le complexe réseau de câbles n'étant pas encore protégé par un moniteur et surveillant d'un oeil inquiet l'indicateur de performance qu'il avait emprunté au lycée.
Il ne semblait pas particulièrement heureux, car il voyait son projet encore non abouti. Mais un bon observateur aurait vu la flamme de joie brillant dans ses yeux. Il avait passé une nouvelle étape dans son mystérieux projet. Néanmoins, sa façon d'appuyer sur le ''nous'' insistait sur le fait qu'il n'avait pas fait cela tout seul, mais avec l'aide du professeur.
« Admets tout de même que ton projet prend forme ! Ton ordinateur est 7 fois plus rapide qu'un ordinateur commun ! - Mais il est 3 fois plus encombrant et consomme 4 fois plus d'énergie, calcula Grégoire. Je dois encore travailler dessus et simplifier tout ça. »
La professeure, encore une fois ébahie devant les réalisations de Grégoire, se demandait comment il arrivait à être aussi modeste. Il avait déjà mis au point un porte-clef à reconnaissance digitale, réparé le réfrigérateur du Self du collège, installé un dispositif d'alarme dans les couloirs, changé le haut parleur de la Vie Scolaire, monté un tableau tactile pour la professeure d'espagnol, démonté et remonté une calculatrice en l'allégeant de dix grammes sans changer les performances, installé des panneaux solaires sur les toits pour alimenter le collège en énergie et programmé sept logiciels de traitement de textes, d'images, de diapositives, de vidéos, de tableurs grapheurs, de bases de données et de formules mathématiques. Rien ne l'arrêtait, et jamais il ne semblait pleinement satisfait.
« Tu ne t'arrêtes donc jamais ? lui demanda-t-elle, sidérée. - Cet ordinateur n'est qu'une mince partie de mon projet. Il me reste encore beaucoup à faire. Et si je veux le faire, il faut que ce soit bien fait. »
* * *
« Bonjour Madame ! - Ca alors ! Grégoire ! Je désespérais de te voir un jour entrer dans ma classe ! - J'ai mis beaucoup de temps à me perfectionner dans les autres matières. Désolé de vous avoir fait attendre. »
Mademoiselle Rosemarie, la professeure de Science de la Vie et de la Terre du collège, n'avait pas encore été mise au courant du dernier exploit de Grégoire narré dans le paragraphe précédent. Mais elle savait déjà que le fait qu'il ait choisi de faire cours avec elle plutôt qu'avec sa collègue était une marque honorifique. Elle s'était préparée, et ne laissa rien transparaître, mais elle avait déjà hâte de s'occuper de lui.
« Bon, si j'ai bien compris, inutile d'essayer de te soumettre un programme tu l'as déjà en tête. - C'est un peu particulier pour la SVT. - Tiens tiens... Alors ? Que veux-tu étudier. - Je veux tout savoir du fonctionnement du corps humain. - C'est très large... répondit-elle avec un petit sourire en coin. - C'est pourquoi je pense qu'il vaudrait mieux avoir un programme. - Et j'en ai un. Chargé comme tu le cherches. Je vais commencer par te présenter un diaporama résumant l'essentiel, et on s'en servira comme base. D'accord ? - Je suis prêt, Madame. »
Et tout dans sa voix, son attitude et son regard montrait son incomparable enthousiasme.
* * *
Le lycée Pierre de Fermat à Toulouse était reconnu pour le haut niveau de ses élèves. Être professeur dans ce prestigieux lycée était un honneur. Monsieur Halo, le professeur de mathématiques, avait cet état d'esprit lorsqu'il commença son cours. Mais sa classe comprenait un élément tout particulier.
« Eh bien Grégoire ! Vous ne travaillez pas vos exercices de probabilités ? - Pour le moment, ça ne me semble pas prioritaire. J'ai grandement besoin de travailler la géométrie dans l'espace. »
Malgré la tentative du jeune homme pour rester humble, le professeur se sentit attaqué sur son territoire. Ce gamin avait reçu l'autorisation de suivre l'enseignement qu'il souhaitait. Mais lui, diplômé et professeur depuis une vingtaine d'année n'était-il pas le seul à savoir ce qui était bon pour ses élèves ? C'était son métier après tout. Il garda son calme, mais se devait de répondre à ce qu'il pensait être une provocation.
« J'ai l'impression que vous abusez un peu de vos pouvoirs. - Je vous prie de m'excuser, Monsieur, mais ces droits ne m'ont pas été données parce que j'en avais envie, mais parce qu'ils me sont nécessaires. Aussi je vous demande votre aide : je suis face à un problème de perspective que je n'arrive pas à résoudre. »
Le professeur n'avait jamais vu ça. L'élève n'essayait pas de lui tenir tête et encore moins de le rejeter, mais il recherchait son aide. Interloqué, il s'approcha des travaux de l'élève. Car ce qu'il y avait d'incroyable avec cet élève, c'est qu'il ne se contentait pas d'ignorer les exercices imposés aux autres, mais il en faisait d'autres.
« Montre donc... Mais c'est un problème de très haut niveau ! Qui te l'a posé ? - Moi. »
Un seul mot. Le regard du professeur navigua entre les travaux de l'élève et l'élève lui même. Il avait face à lui un élément brillant qui, même dégagé des devoirs de ses camarades, respectait son enseignant comme un supérieur. Il semblait être un puits sans fond qui se nourrissait inlassablement du savoir de ses professeurs, mais ceci dans un ordre qu'il avait précisément défini.
Les yeux du professeur finirent par se fixer sur la source du problème. Un problème complexe, même pour lui. Il allait exposer et réexposer le problème sous plusieurs angles, afin qu'ils trouvent ensemble la solution. Et son rôle de pédagogue était de faire en sorte qu'il n'ait plus besoin de lui pour comprendre et résoudre ce type de problème à l'avenir.
Il allait travailler autant qu'il ferait travailler.
« Au travail. »
* * *
« Grégoire ? - Bonjour Madame ! J'ai besoin de votre aide ! - Tu n'es pas censé être au lycée à présent ? - Oui, et j'espère qu'on ne m'en tiendra pas rigueur. - Mais que fais-tu ici alors ? - Les professeurs du lycée sont débordées et ne peuvent me faire des cours convenables. »
Il n'y avait que Mademoiselle Rosemarie pour comprendre la signification exacte de cette phrase. Grégoire avait utilisé exactement la même formulation pour dire que la cuisine du Self était affreuse, quelques années auparavant, quand il était encore en Quatrième. Ou plutôt ''supposé'' être en classe de Quatrième. C'était l'époque où il avait commencé à programmer les logiciels qu'elle utilise désormais fréquemment pour faire cours à ses élèves.
Elle comprit cependant que derrière cette insulte dissimulée envers ses collègues du Lycée, se cachait un compliment pour elle. Aux yeux de Grégoire, elle était la meilleure professeure de SVT qu'il ait rencontré.
« Dans ce cas, je peux peut-être les remplacer... - Je m'attaque à la gestion des écosystèmes. - Tu veux dire que tu cherches à connaître les mécanismes naturels de développement d'un milieu et de régulation des espèces ainsi que les liens qui existent entre elles et leur environnement ? - Exactement, voire plus loin si possible. - Très bien, je dois avoir un diaporama là dessus. Mais puis-je te demander pourquoi tu veux soudainement le faire ? - Naturellement, Madame, répondit-il avec un sourire – autant amusé par son jeu de mot que parce qu'on lui demandait enfin d'expliquer ce qu'il souhaitait faire. Trois choses. Premièrement, j'avais déjà prévu cela, mais cela pressait moins que le reste. - Tout simplement ! s'exclama la professeure, amusée. - Deuxièmement, c'est parce que la connaissance de la nature est la clef des technologies de demain. - Je présume que tu as déjà fait des études statistiques, donc je te crois sur parole. Et troisièmement ? - Un souci de réalisme. »
* * *
« C'est absolument épatant. »
Le logiciel d'animation de Grégoire fonctionnait à merveille. Simple, rapide et poussé au maximum de ses possibilités grâce au puissant ordinateur qu'il avait finalisé et qui projetait ses images sur un écran géant, ce logiciel était capable de créer une animation fluide en très haute définition avec une science du détail impeccable.
« Encore mieux qu'au cinéma ! »
Monsieur Estival, le professeur d'art numérique, était sidéré. Grégoire venait d'animer sous ses yeux éblouis un paysage forestier vu en contre plongée présentant la cime des arbres ballotée par le vent, toute une vie animale du plus petit insecte au grand cerf, un ruisseau d'eau claire et de magnifiques falaises abruptes que dévalaient quelques petits rochers. Tout ça avec le matériel et les logiciels qu'il avait lui-même montés. Le professeur n'avait eu qu'à donner quelques conseils, et il se sentait tout à coup complètement dépassé par les évènements. Mais la réponse de Grégoire ne manqua pas non plus de l'étonner.
« Il me manque encore le son.
Avec un tel programme, tu n'as pas besoin d'ajouter le son pour devenir riche ! s'exclama le professeur, ne pouvant garder son enthousiasme. - Le son est primordial, rétorqua Grégoire d'un ton extrêmement sérieux. Je ne laisserai pas un programme inachevé en plan. »
* * *
Une ombre s'introduit dans le local informatique. La silhouette masquée avait un objectif : l'ordinateur. Il suffisait de s'en emparer, ni vu ni connu, puis de se faire passer pour l'auteur, de le breveter et de prendre sa retraite anticipé.
La silhouette entre.
Elle fait un pas, parfaitement silencieuse.
Elle fait un pas, le sol grince légèrement.
Elle fait un pas, aucun bruit.
Elle fait un pas, son pied bute contre une table.
Elle fait un pas, mais il ne se passe toujours rien.
Elle fait un pas, et elle entend un déclic.
Deux yeux rouges jaillirent dans la pénombre. La silhouette déglutit péniblement.
L'instant d'après, elle se retrouvait enfermée dans le placard pendue par les pieds, aveuglée par un foulard et les mains attachées aux chevilles par ses propres chaussettes. Elle dut garder l'inconfortable position jusqu'au matin.
Grégoire ne porta pas plainte, et au contraire le remercia d'avoir testé son robot de garde. Le personnel du lycée, amusé et plaignant plus le voleur qu'autre chose, en fit de même.
Plus jamais cette personne ne fut tentée par une quelconque activité criminelle. Ni quiconque dans l'établissement, d'ailleurs.
* * *
Monsieur Astral, professeur de Physique du Lycée, s'ennuyait à mourir.
La fin de l'année approchait. Il n'avait strictement rien à faire, car il avait tout réglé à l'avance. L'an passé, il avait été obligé de s'organiser de façon très stricte pour remplir les bulletins, noter ses élèves, rencontrer les parents, planifier l'année prochaine, surveiller des examens et préparer un spectacle de fin d'année en un temps très limité. Cette année, par réflexe, il en avait fait de même. Mais ayant beaucoup moins de choses à faire, n'ayant pas été réquisitionné pour corriger des copies, surveiller des examens et encore moins pour préparer un événement, il s'était retrouvé très soudainement avec d'interminables trous dans son emploi du temps.
Il n'avait tellement rien à faire qu'il devait se retenir de jeter tout ce qu'il avait préparé pour tuer le temps en le préparant à nouveau.
Peut-être même allait-il en arriver à cette extrémité quand soudainement, on toqua à sa porte. Se ressaisissant, il répond d'une voix forte et assurée : « Entrez. »
La tête blonde de Grégoire passa par l'encadrement de la porte.
« Monsieur Astral ? - En personne. - Je vous cherchais. »
Il ne le savait pas encore, mais les trous dans son emploi du temps venaient de se combler. Au point même de déborder. Même en fin d'année, on pouvait encore enseigner.
* * *
Madame Chantant était à la retraite depuis deux ans déjà lorsqu'elle reçu une lettre signée de la main de son plus mémorable ancien élève.
Bonjour Madame, Cela fait plusieurs années que je n'ai plus eu un seul cours de musique. Je trouve fort dommage que l'éducation musicale ne fasse pas partie du programme des lycéens. Aussi, j'ai grand besoin de vos conseils. Le temps a passé, mais je crois me souvenir de vos enseignements. Ayant grandement progressé dans la réalisation de mon projet, je peux enfin me replonger dans la musique. J'ai commencé à écrire des chansons. Il m'a semblé logique de vous les montrer en premier. Ci-joint, donc, mes premières compositions. Vous savez que je mon but est d'atteindre l'optimum de mes capacités, aussi je vous invite à me juger sévèrement. En vous remerciant d'avance. Grégoire
La première remarque que fit l'ancienne professeur de musique fut que la lettre ne contenait aucune faute d'orthographe, alors que c'était là une des grandes lacunes de Grégoire. Elle en conclut qu'il avait du faire relire sa lettre, où qu'il avait inventé elle-ne-savait-quel gadget pour repérer les erreurs.
Elle lut ensuite les paroles de la première composition de Grégoire. C'était assez bon, pour une première fois, et elle ressentait les inspirations de différents auteurs. Mais on lui avait explicitement demandé d'être sévère, elle le serait. Et alors que son esprit de pédagogue faisait l'inventaire de toutes les erreurs, des plus importantes aux moins évidentes, elle retrouvait le plaisir d'enseigner.
Et plus elle relisait, plus elle voyait que déjà Grégoire savait faire passer des messages plus subtils derrière les paroles encore maladroites.
* * *
« Mesdames et Messieurs. Si je vous ai tous réunis ici en ce jour, c'est parce que j'ai besoin de l'expertise de chacun de vous pour mener à bien mon grand projet. »
Monsieur Astral avait abandonné ses expériences, Madame Chantant avait du faire un déplacement de plusieurs centaines de kilomètres, Monsieur Halo avait annulé un important rendez-vous, Mademoiselle Rosemarie avait écourté son séjour en Allemagne, Monsieur Estival avait laissé sa famille partir sans lui.
Dans la grande salle Jean Pierre Vernant du Lycée Pierre de Fermat, ré-ouverte en ce début de vacances scolaires pour l'occasion, se réunissaient six personnages qui allaient bientôt devoir combiner leurs compétences pour donner vie à un incroyable projet. Grégoire, du haut de ses seize ans, présidait la réunion, face à un petit livret dans lequel il avait gribouillé des schémas divers, et exposait en détail son idée.
Une idée qu'il avait eue dès son entrée à l'école. Les professeurs sont spécialisés dans une matière et enseignent séparément, mais le jeune garçon avait tôt fait de comprendre qu'en recoupant plusieurs matières, on pouvait réaliser de grandes choses. Inventif, il avait imaginé un système complexe de salle tapissée d'écran, permettant à quelqu'un d'être plongé entièrement dans un univers virtuel.
Le temps passant, Grégoire avait affiné son idée et l'avait précisée. Mais il avait besoin de connaissances précises et nombreuses. Aussi avait-il commencé dès son entrée au collège à poursuivre ses propres études, ignorant simplement celles qu'on lui imposait. Quand la liberté de suivre sa propre éducation lui fut accordée, il s'était immédiatement mis au travail.
Mais même ses larges connaissances en mathématiques, informatique, ingénierie, sciences naturelles et expérimentales ne suffiraient pas à mener à bien son projet. Il avait donc besoin de ses professeurs, lesquels, spécialistes de leur matière, seraient chacun d'une très grande aide pour tout ce qui touchait à leur domaine.
Il répartit les tâches tout en présentant chacun des professeurs aux autres.
« Monsieur Astral, dit-il en se tournant vers celui-ci. Il est évident que l'on ne peut pas créer un monde sans qu'il soit soumis à des règles physiques fondamentales. Vous qui êtes professeur de Sciences Physiques et Expérimentales dans le Lycée Pierre de Fermat, pensez-vous être en mesure de soumettre ces règles au monde virtuel que nous allons recréer ? - Cela risque d'être difficile, répondit le professeur. D'autant plus que nos connaissances sont encore limitées sur cette lois toujours mystérieuses. - Je compte sur vous pour faire l'approximation la plus exacte possible. - Très bien. » acquiesça le professeur, un sourire amusé aux lèvres.
Être dirigé par un enfant mineur ne le gênait pas outre mesure, et avoir soudainement une telle responsabilité l'enthousiasmait grandement. Il savait que Grégoire avait choisit ses collègues justement parce qu'ils pensaient de cette façon.
« Madame Rosemarie, continua Grégoire en se tournant vers la jeune femme. Vous êtes professeure de Sciences Naturelles dans le Collège Jean Gay. Il va falloir recréer toute la faune et la flore de façon virtuelle. - Je n'ai jamais été très douée en informatique, avoua-t-elle, mais je veux bien essayer. - Vous pourrez compter sur Monsieur Halo, professeur de Mathématiques, d'Informatique et de Science du Numérique au Lycée Pierre de Fermat, enchaîna Grégoire en se tournant vers l'enseignant en question. Un expert informaticien comme vous devrait facilement trouver sa place dans le groupe. - Je n'ai pas encore eu l'occasion d'essayer vos ordinateurs, Grégoire, donc je ne puis encore me prononcer, cependant avec les programmes appropriés, je ferai mon possible pour vous aider. - Vous aurez la possibilité de travailler avec Monsieur Estival, professeur d'Art Numérique, qui a déjà eu l'occasion de tester mon matériel. - Il est effectivement difficile d'imaginer un ordinateur plus performant, s'exclama le professeur, qui ne s'était d'ailleurs toujours pas remis des exploits de son ancien élève. Je doute que ce soit le matériel qui puisse freiner le développement de ce projet ! - En parallèle, repris Grégoire, je compte sur vous, Madame Valérie, et sur vos compétences en Ingénierie, pour donner un support à nos programmeurs. - A ce propos, s'inquiéta la professeure de Technologie, où comptez-vous trouver le budget pour financer de telles fabrications ? - Grégoire a fait breveter deux de ses logiciels, intervint M. Estival, et cela lui a rapporté assez d'argent pour financer la construction d'un entrepôt. L'argent ne sera pas un problème. - Très bien. Je propose de nous mettre immédiatement au travail, conclut Grégoire en fermant son livret.
Alors que tout le monde se levait pour commencer à noter leurs tâches, M. Chantant demanda à Grégoire.
« C'est un très beau projet que tu prépares là, mais pourquoi m'avoir fait venir ? Je ne me sens pas particulièrement indispensable à la réalisation de ces projets technologiques. » - Je n'ai pas qu'un projet en tête. Et si celui-ci paraît impressionnant, j'en prépare un autre encore plus colossal. - Et tu comptes préparer les deux en même temps ? - Ce second projet doit absolument rester secret le plus longtemps possible. Et vous êtes la seule personne dont je ne peux pas me passer. - C'est un projet musical, je présume. - C'est surtout mon plus grand rêve. »
Vous pouvez m'appeler juste AlexiSonic, le KST ne se prononce pas.
Merci Khionic !
Dernière édition par AlexiSonic le Dim 14 Aoû 2011 - 3:48, édité 2 fois
Flo [!] Administrateur fondateur
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Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Mar 9 Aoû 2011 - 21:48
Un mot : Splendide !
Spoiler:
Oui, on pouvait se passer de la référence...
J'ai été particulièrement attiré par ton récit, ça se lit très bien ! Pour un premier jet, je suis très impressionné. Quasiment pas de faute, une expression fluide et simple... que dire, j'ai même dû faire l'impasse sur des fautes d'orthographe à lire comme j'ai lu !
AlexiSonic a écrit:
Ci-joint, donc, mes premières compositions. Vous savez que je mon but est d'atteindre l'optimum de mes capacités, aussi je vous invite à me juger sévèrement.
Oui, bon ok. J'ai compris le message. Alors, pour les défauts... Ah ! Voici deux phrases où j'ai trouvé des erreurs :
AlexiSonic a écrit:
Ce dernier continuaient à les vouvoyer, témoignant son profond respect, tandis que les enseignants avaient dû se rendre à l'évidence
En quelques minutes, Grégoire avait installé trois logiciels dont il était lui-même l'auteur et configuré les connexions réseau.
Ca, c'était pour l'orthographe. Ensuite, on peut retrouver une certaine redondance dans le passage des "Elle fait un pas...". Certes, cela apporte une certaine fraîcheur, cette manière de présenter le texte est originale. Cependant, quelqu'un d'encore plus pointilleux se serait démené pour raconter la chose de manière plus fluide. "Elle fit un pas, elle n'entendit rien. Puis un autre, machin qui craque. Au troisième, SUPERMAN !!!!"
... J'arrête la bière.
Je m'arrêterais ici pour les défauts (car c'est tout ce que je trouve pour l'instant) pour passer à mes réflexions personnelles.
D'abord, ce Grégoire... Mais c'est Tailseuh ! :Tails: Je ne sais pas si tu t'en es inspiré, mais la comparaison est troublante. Ils sont tous les deux déjà matures pour leur âge et ont des capacités mentales leur permettant de réaliser des projets d'envergure gargantuesque ! Grégoire paraît d'autant plus, très sérieux, sûr de lui, et irréprochable. Attention toutefois sur ce point à ne pas transformer le personnage en "Gary Sue" ("Mary Sue" pour les filles). Il faudra bien lui trouver des erreurs et des points faibles à un moment donné. C'est d'autant plus difficile que moi-même, je ne suis pas sûr de parfois trouver des erreurs à mes propres persos. Ici, Grégoire a le sens de la répartie, il sait ce qu'il fait. Il surprend donc le lecteur une première fois. La seconde surprise arrive lorsqu'après toutes ces formidables inventions, on se rend compte qu'il a un problème avec l'orthographe ! Je suis tombé de ma chaise là ! xD (ce point faible, en plus de prendre en contre-pied les pensées du lecteur, le rassure quant au réalisme du personnage) Enfin, Grégoire n'est pas un génie parfait. Il a besoin de ses profs. Le personnage admet donc tout de même des points faibles. Reste à voir si les évènements à suivre ne vont pas provoquer certaines erreurs de calculs.
Ah oui, une petite pensée aussi à Sonic quand je lis :
AlexiSonic a écrit:
Monsieur Astral, dit-il en se tournant vers celui-ci. Il est évident que l'on ne peut pas créer un monde sans qu'il soit soumis à des règles physiques fondamentales.
J'aimerais que Grégoire aille faire un tour voir les développeurs de Sonic the Hedgehog 4 ! [Succès - Private Joke SEGA - Déverrouillé]
Ah oui... C'est un prologue donc... Tu en fais un 2nd ? (je vois pas pourquoi il n'y aurait pas 2 prologues moi ! xD)
Bonne continuation ! Au plaisir de te lire !
PS : Tu as déjà écrit les 4 premiers chapitres ? Tu fais bien de ne pas les publier tout de suite. Cela laisse un temps pour pouvoir corriger certains passages au fil de l'écriture. Dans mon cas avec 4 Insaisissables, on va dire que le 2nd prologue aurait toute autre allure si je ne l'avais pas fait !
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Merci Thalie pour la sign avec Tails ! Merci Maritin pour le rang avec Yuki ! Merci Vincent456 pour l'avatar avec Yukitails ! =D Image originale : Puretails
Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Mar 9 Aoû 2011 - 22:29
Flo a écrit:
Un mot : Splendide !
Spoiler:
Oui, on pouvait se passer de la référence...
Fais attention Flo ! Nom de Zeus ! Si tu me tue de rire dès le début, comment tu veux que j'arrive à lire la suite !
Flo a écrit:
J'ai été particulièrement attiré par ton récit, ça se lit très bien ! Pour un premier jet, je suis très impressionné. Quasiment pas de faute, une expression fluide et simple... que dire, j'ai même dû faire l'impasse sur des fautes d'orthographe à lire comme j'ai lu !
Wow. J'atteins mon premier objectif super vite ! J'ai toujours eu peur que ce que j'écrive soit incompréhensible et qu'on bute dessus. Je suis vachement content !
Flo a écrit:
AlexiSonic a écrit:
Ci-joint, donc, mes premières compositions. Vous savez que je mon but est d'atteindre l'optimum de mes capacités, aussi je vous invite à me juger sévèrement.
Oui, bon ok. J'ai compris le message. Alors, pour les défauts... Ah ! Voici deux phrases où j'ai trouvé des erreurs :
AlexiSonic a écrit:
Ce dernier continuaient à les vouvoyer, témoignant son profond respect, tandis que les enseignants avaient dû se rendre à l'évidence
En quelques minutes, Grégoire avait installé trois logiciels dont il était lui-même l'auteur et configuré les connexions réseau.
Ca, c'était pour l'orthographe.
J'avais pas remarqué le mot en trop dans la phrase de Grégoire ! Merci pour la citation ! C'est marrant, j'aurais du penser à citer au dessus de mon histoire : c'est vrai que je suis un peu dans le même état d'esprit que Grégoire qui demande un avis sur ses créations !
AlexiSonic a écrit:
Ensuite, on peut retrouver une certaine redondance dans le passage des "Elle fait un pas...". Certes, cela apporte une certaine fraîcheur, cette manière de présenter le texte est originale. Cependant, quelqu'un d'encore plus pointilleux se serait démené pour raconter la chose de manière plus fluide. "Elle fit un pas, elle n'entendit rien. Puis un autre, machin qui craque. Au troisième, SUPERMAN !!!!"
... J'arrête la bière.
Mon but était d'arriver à instaurer une certaine forme de suspens. Avancer exactement au même rythme que l'ombre, en faisant des pas, tous aussi discrets. Et surtout, je voulais montrer que l'ombre n'est pas repérée parce qu'elle fait du bruit ou qu'elle fait des gestes brusques. En avançant toujours de la même façon, l'ombre finit par entrer dans la zone protégée. C'est une façon d'expliquer le fonctionnement du robot de garde. Ca ne marche vraiment pas ?
AlexiSonic a écrit:
Je m'arrêterais ici pour les défauts (car c'est tout ce que je trouve pour l'instant) pour passer à mes réflexions personnelles.
D'abord, ce Grégoire... Mais c'est Tailseuh ! :Tails: Je ne sais pas si tu t'en es inspiré, mais la comparaison est troublante. Ils sont tous les deux déjà matures pour leur âge et ont des capacités mentales leur permettant de réaliser des projets d'envergure gargantuesque !
Je me suis rendu compte de la ressemblance au moment où j'ai posté ma production ici ! Mais avec du recul, je me suis rendu compte que c'était exactement le but de base. J'ai inventé Alexis, l'ado supersonique qui vole au secours de l'humanité (juste ça), par analogie avec Sonic (en sachant que pendant longtemps j'avais inventé une histoire de fusion entre le Alexis en question et le hérisson bleu, ce qui expliquait l'acquisition des capacités supersoniques (non, je ne parle pas de moi à la troisième personne, c'est juste que je fais la distinction entre moi et le Alexis "super héros"))). En inventant Virtua, j'avais besoin de son créateur. Et comme ce créateur est censé devenir mon acolyte par la suite, sa personnalité s'est approchée de celle de Tails. Grands dieux que j'ai été inspiré !
AlexiSonic a écrit:
Grégoire paraît d'autant plus, très sérieux, sûr de lui, et irréprochable. Attention toutefois sur ce point à ne pas transformer le personnage en "Gary Sue" ("Mary Sue" pour les filles). Il faudra bien lui trouver des erreurs et des points faibles à un moment donné. C'est d'autant plus difficile que moi-même, je ne suis pas sûr de parfois trouver des erreurs à mes propres persos. Ici, Grégoire a le sens de la répartie, il sait ce qu'il fait. Il surprend donc le lecteur une première fois. La seconde surprise arrive lorsqu'après toutes ces formidables inventions, on se rend compte qu'il a un problème avec l'orthographe ! Je suis tombé de ma chaise là ! xD (ce point faible, en plus de prendre en contre-pied les pensées du lecteur, le rassure quant au réalisme du personnage) Enfin, Grégoire n'est pas un génie parfait. Il a besoin de ses profs. Le personnage admet donc tout de même des points faibles. Reste à voir si les évènements à suivre ne vont pas provoquer certaines erreurs de calculs.
Content d'avoir réussi à te faire tomber par terre. Tu t'es fais une fracture et je peux chambouler Tails Dreamer pendant ton séjour à l'hôpital ? Sérieusement (ou pas). La plupart de mes personnages sont stéréotypés, ou très exagérés. Un peu comme s'ils avaient distribués tous leur points dans la même caractéristique [Succès - Analogie avec RPG - Déverrouillé]. Mais pour Grégoire, c'est encore plus ciblé : il est excellent pour apprendre dans les matières qu'il a choisi, mais c'est une pure loque dans toutes les autres. Vous n'avez pas encore eu d'exemple quant à ses compétences en français ! Grégoire, en fait, n'est bon qu'à ce qu'il l'intéresse. Et dès les premiers chapitres (car il n'y a pas de 2e prologue ), ses défauts deviennent évidents. Mais il fait la rencontre d'autres personnages présentés comme super stéréotypés. C'est ma façon de montrer les personnages : on les découvre sous leur caractéristique dominante, puis on découvre progressivement leurs défauts (ou qualités) qui équilibrent. De la même façon que quand on rencontre quelqu'un : une première impression, puis on apprend à le connaître.
L'une des qualités de Grégoire est celle d'accepter et de reconnaître ses défauts, effectivement. Mais l'un de ses défauts est justement de ne pas voir certains de ses défauts. Vous verrez ensuite !
Flo a écrit:
Ah oui, une petite pensée aussi à Sonic quand je lis :
AlexiSonic a écrit:
Monsieur Astral, dit-il en se tournant vers celui-ci. Il est évident que l'on ne peut pas créer un monde sans qu'il soit soumis à des règles physiques fondamentales.
J'aimerais que Grégoire aille faire un tour voir les développeurs de Sonic the Hedgehog 4 ! [Succès - Private Joke SEGA - Déverrouillé]
Le plus amusant, c'est que les références à SEGA arrivent ensuite ! Mais d'une certaine manière, la situation est un peu différente : Grégoire cherche quand même à faire quelque chose de réaliste, alors que l'univers de Sonic est quand même un peu basé sur la géométrie et sur les éléments pas du tout réalistes !
Flo a écrit:
Ah oui... C'est un prologue donc... Tu en fais un 2nd ? (je vois pas pourquoi il n'y aurait pas 2 prologues moi ! xD)
Non. Le prologue résume rapidement l'enfance de Grégoire pour présenter le personnage. J'ai pas tellement besoin d'inventer un second prologue.
Flo a écrit:
Bonne continuation ! Au plaisir de te lire !
Grand merci, cher lecteur ! Je me rends compte que le RPG m'a aidé énormément pour écrire. Content de voir que la transition s'est passée sans trop d'accrocs !
Flo a écrit:
PS : Tu as déjà écrit les 4 premiers chapitres ? Tu fais bien de ne pas les publier tout de suite. Cela laisse un temps pour pouvoir corriger certains passages au fil de l'écriture. Dans mon cas avec 4 Insaisissables, on va dire que le 2nd prologue aurait toute autre allure si je ne l'avais pas fait !
J'ai pu le constater ! Mon but est effectivement d'avoir une correction et une lecture progressive. C'est quand même plus pratique pour les lecteurs ! D'autant plus que mes chapitres faisant quand même en moyenne 8 pages d'Open Office chacun, je suis obligé d'y aller doucement ! Pour le moment, le prologue est mon chapitre le plus long ! Et moi qui ait toujours voulu éviter de lire des prologues !
Je projette d'écrire une sorte d'interview à la fin de mon roman. En annexe ! Avec tout un tas de question style "mais d'où viens l'idée", "eh dis mais Grégoire c'est Tails !", "Comment il marche le robot ?", "Vous aimez le nougat ?" etc. Donc tout type de question est la bienvenue !
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Vous pouvez m'appeler juste AlexiSonic, le KST ne se prononce pas.
Merci Khionic !
Flo [!] Administrateur fondateur
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Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Mar 9 Aoû 2011 - 22:40
Pour le cas du "Elle fais un pas..." oui, ça marche même très bien. Mais je te faisais juste part de mon avis pour atteindre la ULTIMATE LIFE FORM perfection absolue. ^^ Parfois, le mieux est l'ennemi du bien.
AlexiSonic a écrit:
Et moi qui ait toujours voulu éviter de lire des prologues !
Ah ? Je suppose que tu lis 4 Insaisissables avec joie !
Incorporer la source des références à travers une interview ? C'est bon tout ça ! ^^
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Merci Thalie pour la sign avec Tails ! Merci Maritin pour le rang avec Yuki ! Merci Vincent456 pour l'avatar avec Yukitails ! =D Image originale : Puretails
Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Dim 14 Aoû 2011 - 3:14
Chapitre 1 Que le spectacle commence !
« Mesdames et Messieurs, j'ai l'honneur de vous présenter le travail de ma vie, mon rêve qui est enfin devenu réalité, le projet qui a rythmé ma vie depuis mon entrée au collège et jusqu'à aujourd'hui. Un projet fantastique que je n'aurai jamais pu achever sans la précieuse aide de mes professeurs. Aussi, avant toute chose, j'aimerai vous présenter ces grands hommes et femmes qui m'ont accompagné jusqu'ici. »
Grégoire venait d'avoir vingt ans. Et depuis une dizaine d'années, il s'était écarté de l'enseignement général pour apprendre ce qu'il voulait.
« ...Madame Rosemarie, professeure de Sciences Naturelles... »
Le discours promettait d'être long. Et c'était la moindre de choses, pour un projet aussi complexe. D'autant plus que c'était un projet qui l'avait accompagné durant toute sa scolarité.
« ...Monsieur Astral, professeur de Sciences Physiques et Expérimentales... »
Les enseignants qu'il présentait étaient depuis longtemps devenu ses collègues plus que ses maîtres, mais il les considérait toujours avec le même profond respect. Et la raison était simple : ils étaient les meilleurs pédagogues qu'il ait rencontré dans sa vie. Les techniques de Madame Rosemarie et les connaissances de Monsieur Astral l'avaient toujours impressionné.
Son projet alliait à la fois l'art et la pratique. Il s'agissait d'un compartiment de dix mètres cube dans lequel l'utilisateur entrait. L'intérieur était entièrement blanc. Une fois le programme lancé, les murs diffusaient une image de très haute qualité qui immergeaient le joueur dans un univers virtuel hyper réaliste. L'utilisateur pouvait alors évoluer et interagir avec ce monde virtuel, sans pour autant bouger de sa position réelle.
« ...Madame Valérie, professeure de Technologie et de Science de l'Ingénieur... »
Les possibilités étaient multiples. Dans le domaine scientifique, cela permettait de faire des expériences dangereuses de façon entièrement virtuelle. Un moyen très simple de prévenir un accident dans le monde réel. Dans le domaine médical, cela permettait de mettre des patients dans des situations bien particulières afin de tester leurs habilités ou les effets de certains médicaments sur eux sans pour autant les leur donner réellement. Dans le domaine sportif, cela permettait aux athlètes de s'entraîner à certaines épreuves. Dans le domaine ludique, cela ouvrait des voies infinies aux développeurs de jeux vidéos, qui pourraient ainsi offrir à l'utilisateur des capacités spéciales au sein du programme. Un utilisateur pouvait se voir doter d'ailes ou acquérir une force surhumaine, sans pour autant altérer leur état physique dans la réalité.
« ...Monsieur Halo, professeur de Mathématiques, d'Informatique et de Sciences du Numérique... »
Grégoire avait lui même créé les logiciels et les circuits des machines qui permettaient le fonctionnement de son invention. La consommation électrique restait importante et l'ensemble très imposant, mais nulle part ailleurs il était possible de trouver un équipement aussi puissant. La qualité était si fine que l'oeil humain s'y trompait aisément. La collecte, le stockage et le traitement des informations était quasi instantané, ce qui était remarquable pour un programme nécessitant une masse d'information aussi gigantesque.
« ...et c'est grâce à eux que je peux aujourd'hui vous révéler cette invention... »
Un geste théâtral, et son robot de garde reprogrammé pour l'occasion tira sur un grand voile blanc recouvrant tout le matériel nécessaire.
« ...La Salle Ordiprogrammée de Numérisation d'Informations Complexes. »
Il fallait donner un nom à son invention. C'était une salle, programmée par ordinateur, qui animait un monde informatique complexe de façon numérique. Grégoire avait donc fait son possible pour raccourcir le nom tout en lui donnant un connotation d'engin compliqué. Il aimait beaucoup le mot qu'il avait inventé à l'occasion.
Le voile révéla un compartiment relié à un puissant ordinateur par une multitude de câbles. L'ensemble était imposant et faisait penser à une énorme machine à l'air vaguement menaçant.
« Voici donc le compartiment dans lequel on entre... »
Pour certains, c'était la confirmation de leurs soupçons. Pas besoin d'être claustrophobe pour avoir peur d'entrer dans ce cube hermétiquement fermé. Grégoire le fit s'ouvrir par une porte s'enfonçant directement dans le mur. Tout le monde put constater que les murs étaient très épais, et que seul l'ordinateur pouvait commander l'ouverture. L'intérieur entièrement blanc n'était pas beaucoup plus rassurant, et fit jaillir pour certain des images de fous enfermés dans des salles blanches où ils ne feraient de mal à personne. Grégoire s'installa devant son ordinateur et lança la procédure d'activation.
« ...et où l'expérience commence. »
Certains interprétèrent très mal le mot « expérience ». D'autres furent encore plus surpris quand la blancheur des murs à l'intérieur du compartiment vira soudainement au noir. Mais voyez, le genre noir foncé.
« J'aurais besoin d'un volontaire pour faire un exemple. »
Quelques uns, marqués par la fin tragique de l'un des membres de leur famille lors de la guerre, fusillé pour l'exemple, s'enfoncèrent un peu plus dans leur fauteuil.
Grégoire balaya l'assemblée du regard. Ils étaient une vingtaine de représentants d'entreprises, et certains bien plus haut placés. Son invention pouvait bel et bien transformer l'avenir de l'humanité, et il avait joué gros. Il était terriblement stressé, mais il faisait en sorte que cela ne se sente ni dans sa voix, ni dans son attitude. Ses professeurs se trouvaient à ses côtés, mais ne prendraient pas la parole tant qu'on ne leur posait pas une question sur un détail les concernant spécifiquement. Et à voir leur raideur, Grégoire avait l'impression que tous espéraient ne pas avoir à intervenir... sauf M. Halo, qui avait déjà vécu ce genre d'évènement. Le jeune homme était confiant. Son invention était révolutionnaire, elle ne pouvait qu'être acceptée. Il l'avait soigné dans les moindres détails, et ses premiers tests étaient particulièrement concluants. Il fut cependant un peu ébranlé lorsqu'il vit que personne ne se portait volontaire, et qu'au contraire ils avaient tous soudainement l'air de vouloir disparaître. Grégoire, hésitant, finit par demander :
« Heu... Personne ? »
Long silence.
Grégoire n'avait pas prévu ça.
Il ne pouvait pas essayer lui-même, il devait s'occuper de gérer le test.
Il ne pouvait pas désigner un de ses professeurs, car les membres dans la salle pourraient penser qu'il s'agissait d'un enregistrement fait au préalable et non une véritable démonstration.
Il cru un instant qu'il allait être obligé de désigner quelqu'un, quand une voix grave provenant du fond de la salle s'éleva.
« Moi. »
Toutes les têtes se retournèrent.
« Très bien, approchez. Monsieur ?... - Hector. »
Un jeune homme d'un peu moins d'une trentaine d'année traversa la salle. Il était grand et imposant. Ses cheveux, courts et bruns, semblaient être le reflet de son regard dur et immuable. C'était un employé d'entretien de l'immeuble où se déroulait la présentation. Il s'était adossé contre la porte lorsqu'il avait vu l'invention de Grégoire. Il en avait assez de travailler ici, car il ne se passait jamais rien. L'absence de réaction de ses supérieurs lui donnait enfin l'occasion de s'arracher à la monotonie, et pour rien au monde il aurait laissé passer cette opportunité. D'autant plus que cet inventeur avait un petit quelque chose qui le rendait spécial. Il avait toujours eu l’œil pour ça. Ce visage sérieux et cette coupe blonde cachaient un bonhomme pas comme les autres. Et qui avait besoin d'aide. Eh bien lui, Hector, il allait lui en donner.
Parfaitement décontracté, il prenait la situation avec beaucoup de légèreté. Il méprisait ses supérieurs qui ne voyaient jamais rien, ou qui interprétaient tout dans le mauvais sens. Aussi il continua d'une voix bien forte.
« J'dois entrer là dedans ? »
Grégoire lui envoya un regard traduisant sa profonde reconnaissance, et commença à expliquer :
« Vous entrez là, puis vous attendez mes instructions. Vous aviez envie de faire quoi, dans votre vie ? - De la moto. - Heu... D'accord... Dans un endroit particulier ? - Non, juste de la moto. - Très bien. Je vais voir ce que j'ai en stock. »
Hector n'avait jamais eu de chance. Obligé de travailler dans un endroit inconfortable et mal ventilé, de côtoyer des individus pathétiques, de faire des corvées peu gratifiantes et mal payées, tout ça à longueur de journée, il avait perdu tout espoir de pouvoir un jour se sortir de cette situation déplaisante. Aussi la simple fantaisie de pouvoir rouler sur un deux-roues motorisé était pour lui un énorme cadeau. Surtout qu'il avait suivi une formation à sa sortie de lycée, mais qu'il n'avait jamais pu s'acheter sa propre moto à cause d'un incendie qui l'avait ruiné.
* * *
Hector entra dans le compartiment sombre et vit la porte coulissante se refermer derrière lui. Mais il ne fut pas plongé dans la pénombre : immédiatement après la fermeture de la Salle, les murs diffusèrent une image en trois dimensions qui emplirent toute la salle. Hector n'arrivait pas à en comprendre la fonctionnement, mais en peu de temps, il avait l'impression d'être entouré par un environnement différent. Il se trouvait dans la rue, juste devant l'immeuble où il travaillait.
La voix de l'inventeur blond surgit de nulle part, à peine déformée.
« Je n'ai pas de programme de conduite de moto à part entière, mais j'ai adapté ce jeu d'exploration de façon à ce que vous puissiez le traverser avec un deux roues. C'est branché à un GPS : vous vous trouvez à l'intérieur de Paris, au pied de l'immeuble où nous nous trouvons actuellement. »
Hector regarda autour de lui et vit une moto appuyée contre l'immeuble. Il plongea sa grosse main dans sa poche et y trouva une clef.
« Bien, n'oubliez pas que vous êtes dans un univers virtuel. Aussi, si jamais un accident se produisait, vous seriez immédiatement déconnecté. Vous ne courrez aucun danger, gardez cela à l'esprit, inutile de paniquer. - C'est pas mon style. - Je m'en doute. Enfourchez votre moto et retrouvez le chemin de chez vous. »
Hector ne se le fit pas répéter deux fois. Une bouffée de fierté l'avait envahie lorsque Grégoire lui avait dit ''votre moto''. Il avait en sa possession un engin incroyable, dernier cri, à carrosserie noire et étincelante, de forme aérodynamique et au moteur puissant.
« Heu... dites... ma moto, elle ne pourrait pas être bleue ? - Il suffit de demander ! »
La moto changea subitement de couleur pour un beau bleu métallique. Hector sauta dessus, utilisa la clef de démarrage et alluma le moteur. Celui-ci gronda bruyamment avant de devenir quasiment silencieux : la marque d'un moteur de bonne qualité. Il se cala bien sur sa selle et démarra.
En un instant, il oublia que ceci était un environnement virtuel.
Le vent lui fouettait le visage : il avait réellement une impression de vitesse. Il retrouva rapidement ses marques et conduisit comme s'il était vraiment installé dans une moto.
Il retrouva rapidement le chemin vers chez lui. Il posa pied à terre et s'exclama :
« Fait ! »
La voix de l'inventeur lui répondit immédiatement :
« Très bien ! Maintenant, allez au centre commercial se situant à l'autre bout de la ville. Mais attention : cette fois-ci, vous ne serez pas seul sur la route. »
Hector n'y avait même pas fait attention : la ville était jusqu'alors totalement déserte, ce qui lui avait permis de bien prendre son véhicule en main. Soudain, une voiture passa sur la route derrière lui, et quand il se retourna, il vit des véhicules garés, en train de rouler ou pris dans des embouteillages.
Il remonta sur sa moto et se mit en route. Cela nécessitait déjà beaucoup plus d'attention, et si Hector était bon pilote, il manqua à deux reprises de se faire renverser par un chauffard qu'il ne manqua pas d'invectiver de toutes les sortes.
Il arriva au centre commercial tranquillement, sans aucun accident, et complètement bluffé par le réalisme du programme.
« Excellent, s'exclama la voix de l'inventeur. A présent, direction la station service la plus proche. Mais attention : en plus des conducteurs, vous devrez faire attention aux piétons ! »
Hector grimaça. La station service était loin. Et les piétons inconscients ne manquaient pas dans le centre de Paris, surtout à cette heure. La difficulté augmentait progressivement, et il avait l'impression d'apprendre bien mieux de cette façon.
Il enfourcha son véhicule et redémarra. Il fit preuve d'une grande concentration et évita trois enfants qui traversaient sans regarder à la poursuite de leur ballon, un chien errant, un cycliste débutant, une portière de voiture ouverte du mauvais côté et un autre motard n'ayant pas vu le feu rouge.
Quand il arriva à la station service, il lui semblait avoir fait des progrès incroyables. Il reçu alors les félicitations de l'inventeur :
« Vous vous en sortez à merveille ! Dernière étape : rentrez simplement chez vous. »
Hector ne se lassai pas de ce programme. La démonstration avait déjà duré un quart d'heure, et il avait l'impression d'évoluer dans le monde réel. A aucun moment il n'avait noté un dysfonctionnement, un quelconque bug graphique ou n'importe quoi d'autre. Le programme ne semblait avoir aucun défaut.
Arrivant dans une rue à peu près dégagée, il entendit arriver derrière lui un cyclomoteur. L'engin était affreusement bruyant et était piloté par un adolescent sans casque ni protections. Un coup d'oeil dans ses rétroviseurs, et Hector constata que le jeune homme allait très vite. Il flaira le mauvais coup et se décala pour laisser passer le fou du guidon.
Celui-ci le dépassa en trombe et grilla un feu rouge une centaine de mètres plus loin. Une voiture passait justement et le conducteur, pressé, allait trop vite pour freiner à temps. Il donna un brusque coup de volant, mais il dérapa, et l'arrière de sa voiture percuta le chauffard qui, éjecté de son cyclomoteur, atterrit sur le pare-brise d'un camion de l'autre côté de la rue. Celui-ci tenta aussi de freiner et bascula sur le côté.
S'en suivit un carambolage comme Hector ni personne dans la salle de démonstration n'en avait jamais vu, et comme personne ne souhaitait le voir un jour devant chez lui. Hector fonçait droit dessus.
Il calcula rapidement qu'il n'avait aucune chance de freiner à temps, surtout que de plus en plus de conducteurs quittaient précipitamment leurs véhicules sans regarder si d'autres voitures ne leur fonçaient pas dessus au passage. Il regarda autour de lui et vit un chantier qui se dressait juste à sa droite. Il tourna sans hésiter en direction de ces travaux, et avisa une planche en bois appuyée contre un paquet de briques. Le tremplin idéal.
Il fonça dessus, accélérant le plus possible, et fut propulsé en l'air par l'action combinée de sa vitesse et de l'inclinaison de la planche.
Propulsé en l'air, oui, mais en direction du mur, surtout. Aussi il se pencha sur le côté pendant son saut et atterrit sur la façade de l'immeuble, sans perdre de vitesse, roulant sur le mur et défiant les lois de la gravité un court instant, avant d'atteindre l'autre extrémité de l'immeuble et de retomber...
...en plein milieu du carambolage.
Mais Hector n'avait pas dit son dernier mot. Utilisant la précieuse seconde pendant laquelle il se trouvait en l'air, il orienta à nouveau sa moto de façon perpendiculaire au sol et visa une voiture qui s'était complètement retournée. Il atterrit dessus et rebondit sur ses pneus, puis gagna juste assez d'altitude pour rouler sur le camion tombé à terre. Puis, se redressant brusquement sur sa moto sans lâcher le guidon, il sauta.
Il survola l'ensemble du carambolage, atterrit sur le capot d'une voiture si rapidement et avec un angle tellement aigu qu'elle en sortit indemne, et enfin il retomba sur le bitume. Il freina alors brusquement en s'inclinant à 45° par rapport au sol et en plaçant sa moto en travers de la route, posa un pied à terre, et contempla le spectacle du carambolage.
Il prit son téléphone portable, appela la police, resta sur place jusqu'à son intervention, raconta ce qu'il avait vu mais en aucun cas ce qu'il avait fait, puis rentra chez lui, sans rencontrer d'autres problèmes.
Tout simplement.
* * *
Une fois Hector entré dans le compartiment, Grégoire enclencha le programme. Ce que vivait Hector était à la fois retransmis sur l'écran de son ordinateur et sur un grand écran visible par toute l'assemblée.
Il scanna Hector rapidement, et le programme enregistra ses caractéristiques. Grégoire farfouilla dans ses programmes et retrouva celui qui initiait à la conduite. Afin de ne pas vexer Hector, il lui dit que c'était un jeu d'exploration.
Le fonctionnement de la Salle était d'une redoutable complexité. Dès l'entrée de l'utilisateur, celui-ci était inconsciemment équipé comme le serait un sportif faisant du saut à l'élastique, puis quittait le sol. Placé ainsi en lévitation, des panneaux rembourrés sortant du sol venaient se placer à hauteur de ses pieds, dans le but de donner l'impression d'un contact avec le sol.
Tout objet virtuel qui entrait en contact avec l'utilisateur était alors mimé par le mur, de façon à recréer entièrement la sensation de toucher, et aussi de bloquer l'individu. Ainsi, aucune chance qu'il ait l'impression de passer au travers d'un mur. Les tampons étaient programmés de façon à ne jamais percuter l'utilisateur, mais uniquement bloquer leurs membres. Mais une très grande partie se basait sur le réalisme de ce monde qui faisait que les utilisateurs s'imaginaient ce qu'il manquait. Voir le paysage défiler rapidement donnait l'impression de ressentir du vent, par exemple.
Grégoire avait la possibilité de modifier n'importe quel élément de la ville en entrant une série d'informations. Aussi il pouvait changer la position de n'importe quel objet, en ajouter, en supprimer, modifier leurs forme, leur couleur... Il avait les pleins pouvoirs sur cet univers. Aussi changer la couleur de la moto se révéla un jeu d'enfant.
Le programme ajustait automatiquement le niveau sonore à l'envie de l'utilisateur, mais il n'était pas programmé pour être montré en public. Aussi Grégoire avait du brancher son ordinateur à un haut parleur pour que les spectateurs puissent entendre ce qui se déroulait. Lorsqu'Hector alluma son moteur, Grégoire en profita pour réajuster le son qui avait retransmis le grondement du moteur beaucoup trop fort dans la salle de présentation. A part cet accroc, la démonstration se passa admirablement bien.
La performance d'Hector était honorable. Il traversait la ville en long et en large en suivant les indications de Grégoire à la lettre. Ce dernier suivait la progression du motard sur son écran tout en s'occupant de donner vie à la ville virtuelle. Visiblement, Hector jouait très bien le jeu et se sentait complètement immergé dans cette réalité virtuelle. Quand Grégoire arriva à la station service, il jugea qu'il était temps de mettre fin à la démonstration, et de montrer de quelle façon le jeu s'arrêtait lors d'une situation dangereuse. Il programma un accident de la route spectaculaire auquel Hector ne pourrait échapper.
C'est alors que tout ne se passa pas exactement comme prévu.
Hector était un véritable professionnel du guidon, et il effectua la plus impensable des pirouettes pour passer par dessus le carambolage qu'avait programmé Grégoire. M. Astral et M. Halo se penchèrent sur la scène et, malgré l'exubérance d'une telle cascade, les règles de physiques semblaient toutes parfaitement respectées. Ils vérifieraient les enregistrements des données pour vérifier s'il n'y avait pas une erreur quelque part, mais pour le moment, il semblaient d'accord : Hector aurait échappé à cet accident s'il avait eu lieu dans la réalité.
Grégoire était tellement sidéré devant une telle acrobatie qu'il ne sut comment réagir. Il se tourna vers l'audience, et constata qu'ils avaient assisté au spectacle d'un tout autre point de vue.
* * *
Quand la porte coulissante se referma derrière le cobaye, beaucoup pensèrent qu'on ne le reverrait plus jamais. L'écran retransmis alors son image dans un environnement urbain connu. Les plus réfléchis firent la relation avec le nom de la Salle Ordiprogrammé de Numérisation d'Informations Complexes, et furent alors persuadés que le jeune homme avait perdu son intégrité physique et avait été transformé en programme informatique.
La moto démarra alors et le rugissement infernal retentit dans toute la pièce si fort que l'un des spectateurs en perdit ses lunettes et que certaines personnes accoururent en vitesse pour savoir ce qui s'était passé. Les personnes se trouvant dans les salles voisines s'enfuirent simplement de l'immeuble, prêts à tout pour échapper à la bombe qui venait d'exploser.
Grégoire descendit le son, mais tout le monde dans l'immeuble était un peu plus inquiet à présent.
Dans cet état de stress, les spectateurs assistèrent à tous les virages d'Hector en retenant leur respiration.
Lorsque Hector insulta les chauffards qui manquèrent de le renverser, la quasi totalité des membres présents enrichirent alors leurs dictionnaires personnels d'insultes, et tous les spectateurs s'en retrouvèrent choqués.
Les multiples dangers qui se dressaient sur la route d'Hector semblaient être des pièges vicieux tendus expressément par Grégoire dans le but de torturer le pauvre homme sur sa moto. Chaque nouvelle étape rallongeait le supplice, et l'un des spectateurs en vint à faire le signe de la croix pour assurer le salut de cette âme torturée.
L'accident provoqué était la cerise sur le gâteau. Le réalisme de la collision entre les véhicules faisait penser à un flash des organismes de sécurité routière aux États-Unis qui misaient sur les images choc. On ne vit pas un seul blessé, et même l'adolescent responsable de l'accident ne fut pas montré à l'écran après son impensable virée aérienne, laissant la liberté aux spectateurs d'imaginer l'état dans lequel il devait se trouver.
Ceux qui n'étaient pas focalisé sur la victime première de l'accident purent apprécier l'incroyable cascade qu'effectua le motard. Quand ils repensaient que l'inventeur avait demandé un volontaire, ils se félicitèrent intérieurement de ne pas avoir répondu, et s'imaginaient en frissonnant qu'ils auraient du faire une telle acrobatie eux-même.
Quand Grégoire se tourna vers eux, il n'y avait plus un seul des spectateurs qui n'étaient pas pétrifiés de frayeur. Et la façon dont l'inventeur et son équipe de professeurs les regardaient, étonnés devant leur réaction, acheva de les persuader qu'ils avaient à faire à des psychopathes.
Le jeune homme blond finit par prendre la parole :
Vous pouvez m'appeler juste AlexiSonic, le KST ne se prononce pas.
Merci Khionic !
Flo [!] Administrateur fondateur
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Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Dim 14 Aoû 2011 - 20:15
Je n'ai qu'une chose à dire... Bienvenue dans la matrice ! xD
Ce 1er chapitre était sympa, surtout le choc des points de vue entre spectateurs paranos et inventeur fou. Saluons aussi la performance de Hector qui arrive par jouer à Mario sur une moto. ^^
Ah, et J'ADOOORE ce clin d'oeil :
AlexiSonic a écrit:
« ...La Salle Ordiprogrammée de Numérisation d'Informations Complexes. »
Spoiler:
Je pense que cette image résume à elle seule ma pensée.
PS : Si un jour cela existe, je souhaiterais être propulsé à Mobius, moi. ^^
Enfin bref, le gâteau, c'est bon, mais il y a encore quelques petites pépites de chocolat ! (mais qu'est-ce que je raconte ? )
AlexiSonic a écrit:
EtEn un instant, il oublia que ceci était un environnement virtuel.
Le vent lui fouettait le visage
Grégoire farfouilla dans ses programmes et retrouva celui qui initiait à la conduite.
Spoiler:
CCCCCCOMBO BREAKER ! TOASTY ! (deux fois la même faute)
LeLa moto démarra alors et le rugissement infernal retentit dans toute la pièce si fort que l'un des spectateurs en perdit ses lunettes...
Bon, ça c'était pour l'orthographe. Voici la suite. (désolé si je suis chiant ^^)
AlexiSonic a écrit:
« Très bien ! Maintenant, va au centre commercial se situant à l'autre bout de la ville. Mais attention : cette fois-ci, tu ne seras pas seul sur la route. »
Comment ça se fait que Grégoire puisse parler à Hector ainsi ? Il est passé du vouvoiement au tutoiement et ça, c'est pas bien. Il vaut mieux utiliser le vouvoiement jusqu'à la fin, ou si cela t'embête, utiliser une phrase du style "Ca vous dérange si je vous tutoie ?". Grégoire est du style à respecter les gens, je ne penserais pas qu'il tutoierait quelqu'un qui lui sauve sa présentation.
AlexiSonic a écrit:
Il survola l'ensemble du carambolage, atterrit sur le capot d'une voiture si rapidement et avec un angle tellement aigu qu'elle en sortit indemne, et enfin il retomba sur le bitume. Il freina alors brusquement en s'inclinant à 45° par rapport au sol et en plaçant sa moto en travers de la route, posa un pied à terre, et contempla le spectacle du carambolage
Juste une réflexion personnelle. Dis Al' ? Aimes-tu la trigonométrie ? Parce que moi pas ! xD Entre le "angle aigu" et le "45°", je trouve que ça donne un caractère redondant et complexe à l'explication de la scène. Ou alors, est-ce fait exprès pour mieux coller à la personnalité de Grégoire ? Je ne sais pas.
AlexiSonic a écrit:
Ce que vivait Grégoire était à la fois retransmis sur l'écran de son ordinateur et sur un grand écran visible par toute l'assemblée.
Peut-être qu'il y a eu confusion de personnages sur cette phrase. Grégoire devrait être remplacé par Hector. Sinon, remplacer "vivait" par "voyait".
Et bien, je doute que ces chefs d'entreprise acceptent d'acheter cet appareil révolutionnaire ! ^^ Les artistes seront toujours incompris par les puissants de ce monde. Vivement la suite. ^^
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Merci Thalie pour la sign avec Tails ! Merci Maritin pour le rang avec Yuki ! Merci Vincent456 pour l'avatar avec Yukitails ! =D Image originale : Puretails
Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Dim 14 Aoû 2011 - 21:21
Flo a écrit:
Je n'ai qu'une chose à dire... Bienvenue dans la matrice ! xD
Ce 1er chapitre était sympa, surtout le choc des points de vue entre spectateurs paranos et inventeur fou. Saluons aussi la performance de Hector qui arrive par jouer à Mario sur une moto. ^^
Ah, et J'ADOOORE ce clin d'oeil :
AlexiSonic a écrit:
« ...La Salle Ordiprogrammée de Numérisation d'Informations Complexes. »
Spoiler:
Je pense que cette image résume à elle seule ma pensée.
PS : Si un jour cela existe, je souhaiterais être propulsé à Mobius, moi. ^^
Content que tu aies vu le clin d'oeil ! Je suis content de ma trouvaille "Ordiprogrammée" : le mot sonne bien, non ?
Flo a écrit:
Enfin bref, le gâteau, c'est bon, mais il y a encore quelques petites pépites de chocolat ! (mais qu'est-ce que je raconte ? )[/spoiler]
Crois-moi ou non, j'ai compris l'image, même si je la trouve quand même un peu mal placée (j'aime le chocolat. )
Flo a écrit:
AlexiSonic a écrit:
EtEn un instant, il oublia que ceci était un environnement virtuel.
Le vent lui fouettait le visage
Grégoire farfouilla dans ses programmes et retrouva celui qui initiait à la conduite.
Spoiler:
CCCCCCOMBO BREAKER ! TOASTY ! (deux fois la même faute)
LeLa moto démarra alors et le rugissement infernal retentit dans toute la pièce si fort que l'un des spectateurs en perdit ses lunettes...
Bon, ça c'était pour l'orthographe. Voici la suite. (désolé si je suis chiant ^^)
Ah mais l'orthographe, c'est important. Par contre, le "Et" était volontaire. Mais j'avoue que c'ets mal formulé, je vais devoir changer ça. Je dois l'avouer : j'ai beaucoup plus relu mon prologue que les chapitres suivants. D'où des petits éléments auxquels je comptais attacher de l'importance plus tard... Et les "le"/"la", je ne sais pas ce qui me prend, mais ça m'arrive très fréquemment de mettre l'un pour l'autre.
Flo a écrit:
AlexiSonic a écrit:
« Très bien ! Maintenant, va au centre commercial se situant à l'autre bout de la ville. Mais attention : cette fois-ci, tu ne seras pas seul sur la route. »
Comment ça se fait que Grégoire puisse parler à Hector ainsi ? Il est passé du vouvoiement au tutoiement et ça, c'est pas bien. Il vaut mieux utiliser le vouvoiement jusqu'à la fin, ou si cela t'embête, utiliser une phrase du style "Ca vous dérange si je vous tutoie ?". Grégoire est du style à respecter les gens, je ne penserais pas qu'il tutoierait quelqu'un qui lui sauve sa présentation.
C'était un de ces trucs très importants que j'ai oublié de revoir... ^.^". Je vais remodeler tout ça : je m'étais fait la même réflexion, mais j'ai finalement oublié lors de la relecture...
Flo a écrit:
AlexiSonic a écrit:
Il survola l'ensemble du carambolage, atterrit sur le capot d'une voiture si rapidement et avec un angle tellement aigu qu'elle en sortit indemne, et enfin il retomba sur le bitume. Il freina alors brusquement en s'inclinant à 45° par rapport au sol et en plaçant sa moto en travers de la route, posa un pied à terre, et contempla le spectacle du carambolage
Juste une réflexion personnelle. Dis Al' ? Aimes-tu la trigonométrie ? Parce que moi pas ! xD Entre le "angle aigu" et le "45°", je trouve que ça donne un caractère redondant et complexe à l'explication de la scène. Ou alors, est-ce fait exprès pour mieux coller à la personnalité de Grégoire ? Je ne sais pas.
C'était juste pour préciser la description. Ce doit être parce que je suis un matheux, pour moi ça me semblait être des images plus pratiques. Enfin, si tu le dis...
Flo a écrit:
AlexiSonic a écrit:
Ce que vivait Grégoire était à la fois retransmis sur l'écran de son ordinateur et sur un grand écran visible par toute l'assemblée.
Peut-être qu'il y a eu confusion de personnages sur cette phrase. Grégoire devrait être remplacé par Hector. Sinon, remplacer "vivait" par "voyait".
Je suis comme ma mère qui confond mon prénom et celui de mon frère... Ca m'arrive quasiment uen fosi sur deux de me tromper de nom !
Flo a écrit:
Et bien, je doute que ces chefs d'entreprise acceptent d'acheter cet appareil révolutionnaire ! ^^ Les artistes seront toujours incompris par les puissants de ce monde. Vivement la suite. ^^
Je suis très fier de ce chapitre pour avoir réussi à montrer deux visions totalement différentes d'un même évènement. Le pire, c'est qu'au tout début, je n'avais pas imaginé que cela allait capoter autant ! J'aime découvrir l'histoire au moment où je l'écris... Merci pour tes corrections, je vais de ce pas arranger tout ça.
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Vous pouvez m'appeler juste AlexiSonic, le KST ne se prononce pas.
Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Ven 30 Déc 2011 - 11:28
Chapitre 2 Retours
C'était le premier échec que Grégoire devait affronter. Mais attention ! Pas un échec banal et sans intérêt comme celui de ne pas arriver à ouvrir la porte d'un placard ou de viser à côté au jeu de fléchettes. Non. Un échec cuisant, qui allait à l'encontre de toutes ses visions de l'avenir, et qui allait radicalement changer sa vie.
Alors que tout lui réussissait jusqu'ici, cette première erreur fondamentale allait marquer le début du retour à une vie normale. Un retour extrêmement douloureux, car tous les plans du jeune homme venaient d'être complètement bouleversés.
Cette machine était censée changer la face du monde et régler à elle seule une quantité astronomique de problèmes qui avaient freiné le développement de l'humanité. Il était persuadé depuis son enfance que son inventivité allait aider le monde, et tout à coup tout se brisait.
Son but était de faire sa part dans l'aide à l'humanité assez rapidement pour qu'il puisse consacrer le reste de sa vie à des activités plus personnelles et réaliser ses autres projets sans contraintes budgétaires grâce aux retombées de sa réussite. Il n'avait jamais imaginé qu'une telle invention puisse être aussi facilement refusée et jetée aux oubliettes.
Ses professeurs, devenus ses collègues et amis, étaient anéantis. Leur collaboration se soldait par un échec. Mais ils oublieraient plus facilement, se contenteraient de se dire ''Bah ! C'était une belle expérience !'' avant de retourner chez eux, déçus, certes, mais contents d'être arrivés aussi loin. Après tout, grâce à ça, ils avaient fait connaissance, et partagé des moments inoubliables. Quelques semaines plus tard, ils ne verront plus que le côté positif et riront de leur malheur.
Pour Grégoire, c'était complètement autre chose. Il avait fait breveter ses sept logiciels de traitements d'informations pour financer la fabrication de la Salle. Cette dernière n'était pas acceptée, et cela signifiait pour lui une fabuleuse perte de temps et d'argent. Et l'argent qui lui restait suffirait tout juste à payer ses factures d'électricité.
Il regarda passer le camion de déménagement qu'il avait fait venir pour transporter son matériel. Les professeurs partirent chacun de leur côté, silencieux, et seule Mme Rosemarie alla le voir pour lui demander s'il voulait qu'elle le ramène chez lui. Il refusa. Il avait besoin d'être seul.
Les professeurs avaient tous de la famille à Paris, et avaient prévu d'y rester encore quelques jours. Grégoire avait décidé de se payer une chambre d'hôtel, afin d'assurer son autonomie et son intimité. L'hôtel se situait à quelques rues de l'immeuble où il avait présenté son invention. Il avait voyagé de Verfeil jusqu'à Paris pour cette présentation. Le camion qui transportait la Salle et son ordinateur atteindraient le sud de la France dans une dizaine d'heures minimum. L'avion qui le ramènerait chez lui partait dans cinq heures. Cela lui laisserait juste assez de temps pour rentrer chez lui, tranquillement, faire son sac, et sombrer dans la déprime.
Il resta un bon moment, seul, à l'entrée de l'immeuble duquel il venait de sortir, ne regardant rien de précis. Vidé. Il avait tant donné dans son projet que cet échec l'avait soudainement complètement lessivé. Peut-être n'aurait-il jamais eu le courage de rentrer chez lui si, une bonne heure plus tard, une voix grave ne l'interpella pas dans son dos.
« T'es encore là, toi ? »
Grégoire se retourna lentement. C'était Hector. Il ne répondit pas. Hector le dévisagea, puis repris, compatissant :
« Tu sais, faut pas en rester là ! Ton truc est génial ! »
Grégoire pris une grande inspiration. Hector était le seul a avoir apprécié l'expérience, mais c'était surtout la seule personne capable de survoler un accident de voiture qui éclate cents mètres devant lui, et ceci en roulant en moto sur des murs, des camions renversés et des pare-brises de voitures. Il ne comprenait pas comment il avait fait et ne savait pas s'il devait le disputer pour avoir évité l'accident qu'il cherchait à provoquer ou s'il devait l'applaudir pour son incroyable performance. Finalement, il lui répondit :
« Ils ont été très clairs : ma machine est dangereuse, ne prend pas en compte de nombreux risques psychologiques et peut provoquer des accidents graves en cas de mauvaise manipulation. Je n'ai pas eu le temps d'essayer de leur prouver le contraire qu'ils se sont sauvés presque en courant. Je n'ai plus aucune chance avec cette invention. »
Hector n'avait absolument rien compris à la réaction de ses supérieurs. Il était ressorti de la Salle le sourire aux lèvres, ce qui paraissait être une impossibilité technique avant qu'il ne soit entré. En effet, l'employé avait d'ordinaire un air grave que rien ne semblait pouvoir altérer. Il était tellement pris par le jeu qu'il avait ressenti une montée d'adrénaline exceptionnelle. La cascade qu'il avait faite tout en étant dans l'état d'esprit qu'il ne risquait rien l'avait marqué à vie. Et il se souviendrait longtemps de la tête que firent les deux professeurs alors qu'ils lui confirmaient que toutes les règles physiques connues à ce jour étant respectées, son exploit était uniquement dû à son incroyable dextérité et non à une irrégularité dans le programme. Ou bien à une grosse erreur de calcul, mais cette hypothèse est invalidée par une autre impossibilité technique quand on travaille avec Grégoire.
Cette expérience avait fait plus que le délivrer d'une monotone vie d'employé. Elle lui avait réappris à conduire une moto, lui avait fait vivre des sensations fortes et stimulé tout son esprit. Il se sentait mieux que jamais, revigoré et parfaitement maître de lui même. Cette invention lui avait redonné goût à la vie et confiance en lui. Il devait à Grégoire une fière chandelle. Aussi il rétorqua :
« N'écoute pas ces idiots en cravate grise. J'étais là dedans, et c'que j'ai vu, c'que j'ai fait, c'que j'ai appris, ça m'a changé ! Cette machine est excellente ! - Laisse tomber... soupira Grégoire, contaminé par le tutoiement d'Hector. Ne crois pas que je ne t'entends pas, mais je me heurte à un problème que je ne peux résoudre d'un claquement de doigts. Pour les rassurer, à présent, il faudrait que je fasse passer ma machine à d'interminables tests inutiles qu'ils m'imposeront dans le seul but de me faire perdre encore plus de temps et d'argent. - T'es sûr ? - Je sais comment ils fonctionnent. On m'a expliqué que c'est comme ça qu'ils se débarrassent des inventeurs médiocres ou qu'ils n'aiment pas. Tout ce que je peux faire maintenant, c'est rentrer chez moi. - T'habites où ? »
La question était posée, naturelle. Grégoire ne comprenait pas très bien pourquoi Hector éprouvait autant d'intérêt sur sa vie privée, mais il lui répondit tout de même :
« A Verfeil, une petite ville proche de Toulouse, en Haute Garonne. Pourquoi ? - J'prévois de déménager bientôt. - Ah bon ? » fit Grégoire, pour qui ça était bien égal, mais qui, étrangement, sentait que ce jeune homme pouvait encore le surprendre. « Pourquoi cela ? - Ma vie ici est devenue sans intérêt. J'veux tout r'commencer, loin. T'aurais pas des conseils à m'donner ? »
Grégoire savait déjà où Hector voulait en venir, et Hector savait déjà ce que Grégoire répondrait. Ils étaient tous les deux très doués pour comprendre les gens rapidement. L'un par l'analyse, l'autre par l'instinct. Mais le plus extravagant, c'est qu'à ce stade de la conversation, ils avaient tout deux compris que l'autre l'avait compris. Aussi Grégoire s'autorisa une ellipse.
« Je veux bien t'héberger chez moi le temps que tu arrives à t'installer là bas. Comme ça, tu pourras continuer de tester mes inventions si ça te chante. Mais dépêche-toi de te préparer, mon avion part dans quatre heures. - Merci beaucoup mon gars, tu m'ôtes une sacrée épine du pied, j'sais pas comment te remercier ! - Ton soutien me suffit pour l'instant. - J'y vais, à bientôt ! »
C'était un de ces jours étranges où il arrive des choses extravagantes. L'amitié de Grégoire et Hector venait de naître par un simple échange de paroles d'à peine une minute.
* * *
« Excusez-moi Mademoiselle, mais j'accompagne ce Monsieur. Cela vous ennuierait d'échanger nos places ? Je suis juste de l'autre côté de l'allée. »
La jeune femme accepta et libéra la place à côté de Grégoire. Hector s'installa en regardant la demoiselle s'exécuter dans un mot : elle ne se rendait pas compte que c'était à elle que l'imposant homme avait adressé sa phrase la plus polie de sa vie. Il avait retrouvé son regard grave, bien qu'il soit toujours de très bonne humeur. On ne se change pas si facilement.
Grégoire ne put s'empêcher de s'exclamer :
« Eh bien ! Tu as été rapide ! »
Hector habitait un petit appartement ridicule dans un vieil immeuble. Il avait peu d'affaires, et avait donc fait ses bagages très rapidement. Ce qui lui avait pris le plus de temps avait été d'annoncer au propriétaire qu'il déménageait, de payer ses factures, de soumettre sa démission à son employeur et de toucher son salaire en avance. Il n'avait pas un seul meuble ou autre bagage encombrant, aussi il avait fait rentrer toutes ses affaires dans trois valises et un sac à dos.
« On peut dire ça comme ça. »
Il faisait des économies depuis longtemps pour s'acheter un scooter, il venait de tout utiliser pour avoir une place dans le même avion que Grégoire. Il avait la foi. Il était persuadé qu'il s'en sortirait là bas.
Grégoire avait été surpris par la rapidité des évènements. Son programme consistant à passer des heures à déprimer s'était soudainement transformé. En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, il s'était fait un ami, un compagnon... voire même un confident.
Le silence s'installa entre les deux voyageurs. Hector n'avait jamais été très bavard, et Grégoire se sentait un peu mal à l'aise. Tout était allé très vite, beaucoup trop vite pour qu'il prenne le temps d'y réfléchir. Il finit par briser le silence.
« J'ai prévu de lancer un autre de mes projets à mon retour. »
Hector se retourna, vivement intéressé.
« C'est quoi ? - Bah... Ce n'est pas grand chose, comparé à la Salle Ordiprogrammée... C'était un de mes rêves de gosse, que j'ai pu réaliser avec le temps. Je voulais le garder secret, mais je vais peut-être être obligé de le révéler au grand public, si je veux financer les autres... - Un projet secret ? - Tu comprends, la Salle, c'était censé être le couronnement de ma carrière, qui devait m'assurer pour le reste de ma vie. Après... tout ce que je voulais, c'était utiliser la technologie pour me divertir, m'inventer mes propres gadgets, devenir autonome ! - Tu dis pourtant que t'as des problèmes d'argents. T'as l'air mal barré pour l'autonomie, si t'es dépendant du pognon. »
C'était dit. Grégoire fut secoué par l'annonce. L'autonomie était un de ces premiers objectifs, et Hector venait de lui faire remarquer à quel point il était loin d'y arriver.
Il était dépendant de l'argent, il était dépendant des livraisons de matériel, il était dépendant de l’approvisionnement en énergie, et surtout, il était dépendant du bon vouloir des acheteurs.
Il glissa sur son siège, encore plus lessivé.
« Tu as raison. - J'comprends pas comment un génie comme toi peut oublier aussi facilement un truc pareil. Ne m'dis pas que t'achètes encore ton électricité ! - Ben... si... - Alors là, franchement... »
L'expression utilisée par Hector ne peut être transcrite, je vous invite donc à vous imaginer vous même la façon dont il exprimera son étonnement... Toujours est-il que, malgré le sursaut de Grégoire, Hector continua :
« C'est idiot ! T'as inventé ton propre ordi', tes propres programmes, et tu n'as jamais pensé à produire toi-même l'énergie dont t'as besoin ? - C'est pas aussi facile que ça en a l'air. Ca nécessiterait pas mal de matériel, des installations coûteuses, l'utilisation de beaucoup de carburant... - Mais c'est pas possible, fait un peu tourner ton ciboulot ! Je te demande pas de construire une centrale nucléaire chez toi ! J'sais pas, moi... »
Hector chercha autour de lui une idée, tandis que Grégoire se demandait franchement ce qu'il avait fait pour être soudainement grondé de la sorte par quelqu'un qui avait passé sa vie à balayer des ascenseurs.
L'avion s'était élevé assez haut pour traverser la couverture nuageuse. Quand Hector regarda par son hublot, il eut une première idée :
« Tiens ! Le Soleil ! Il chauffe ! Tu peux pas en faire quelqu'chose ? - Je ne sais pas trop, je te dis... - Et pis l'vent ! On a déjà inventé des éoliennes, tu peux pas t'en inventer une ? - Éventuellement, mais... - Téh ! Et l'eau ! - J'ai pas d'eau chez moi... - Justement ! Récupère l'eau de pluie pour remplacer ! - C'est insuffisant... - C'est mieux que rien ! Et tu peux pas inventer un truc qui rechargerait tes piles quand tu ouvres des portes ? »
L'imagination d'Hector était une belle source d'inspiration. Grégoire, malgré sa réticence, imaginait déjà les plans d'une turbine que l'on actionnerait rien qu'en poussant une porte. Mais il finit par l'interrompre.
« Très bien, tu as gagné, j'y réfléchirai. Mais pour l'instant, j'ai la tête à autre chose. - Ah ? - Ce fameux projet secret. Je l'inaugure demain. - Si tôt ? Tu viens juste de présenter ta Salle Ordimachintruc, et t'inaugures déjà aut'chose ? - C'est justement pour qu'il reste secret. Personne ne s'imagine que je vais penser à faire un truc pareil. Je suis donc tranquille. - Et c'est quoi ce projet ? - Tu fais bien de poser la question »
Grégoire inspira profondément. Il mit de côté son échec un instant et mobilisa tout son esprit pour expliquer son tout premier rêve. Un rêve qui allait enfin devenir réalité.
* * *
« Grégoire ! C'est l'heure ! - Oh non ! Encore un peu ! - Je t'ai déjà laissé bien assez de temps comme ça. Dépêche-toi ! »
Grégoire adorait aller chez Thomas, son meilleur ami. Il pouvait regarder la télévision, écouter de la musique moderne, et même jouer à quelques jeux vidéos, alors que ce genre d'activité étaient juste inenvisageables chez lui.
Inenvisageables car non envisagées. Non qu'il était pauvre ou que ses parents soient très sévères. Seulement, chez lui, on se contentait du nécessaire. Une austérité héritée à de lointains ancêtres qui permettait de cultiver la modestie et de faire des économies relativement consistantes. Il n'y avait que chez son ami que Grégoire succombait à la fantaisie.
« Bah ! fit Thomas. Vas-y ! Je finirais la partie à ta place ! - Dommage ! J'allais exploser ton record ! - Tu dis ça à chaque fois ! »
Le jeu en question était assez basique et terriblement simpliste : Music Quest. C'était une sorte de Pac Man plus stratégique où le but était de récolter des notes de musique dans le bon ordre pour former une mélodie qui permettait l'accès au niveau suivant.
C'était le jeu favoris de Grégoire. Pas pour les graphismes, pas pour la difficulté et encore moins pour la qualité sonore, mais pour le principe. Ce jeu avait grandement inspiré sa façon de raisonner : faire preuve de dextérité et de ténacité pour atteindre ses objectifs, mais dans un ordre bien précis.
Cependant, outre le fait qu'il raisonnait autrement, ce jeu le faisait réfléchir. En voyant les nouveaux jeux vidéos qui sortaient au fil du temps, tous plus beaux et modernes les uns que les autres, Grégoire se demandait s'il n'était pas possible d'améliorer Music Quest.
Aussi il fit la démarche suivante : si jamais le jeu devait être amélioré, il fallait en premier lieu améliorer l'élément central du jeu : la musique. Ce qui signifiait qu'il fallait s'approcher le plus possible d'un son réaliste. Or les consoles de l'époque ne permettaient pas cela, il fallait donc trouver quelque chose de plus... adapté. Aussi, pour assurer la validité du jeu, il fallait développer une nouvelle console, spécialisée dans le style.
D'où le principe d'autonomie.
Mais si l'on développait une nouvelle console, tant qu'à faire, pourquoi ne pas améliorer le graphisme aussi ? Ce qui signifiait qu'au lieu d'avoir des traits et des disques colorés, on pourrait imaginer un jeu plus réaliste. Mais qui dit jeu aux graphismes réalistes dit personnage réaliste. Aussi fallait-il transformer le carré monochrome qui servait de marqueur de position au joueur en un héros.
Si le but était de jouer des mélodies, le personnage incarné par le joueur pouvait être une sorte d'animal chanteur. Mais Grégoire voyait mal une chouette chercher habilement l'accès à des notes de musique pour apprendre à chanter. Non. Par contre, les animaux pouvaient faire office de challengers. Le principe du jeu serait en fait de trouver les notes justes pour accompagner le chant des animaux afin de communiquer avec eux.
Mais dans ce cas, qui se lancerait dans une telle aventure ? Qui serait le héros ? Grégoire retomba à l'idée d'un simple aventurier à la recherche d'un fabuleux trésor. Les animaux sauraient où il se trouvait, et c'est pour cela qu'il tenterait de communiquer avec eux.
Au moment même où cette idée traversa l'esprit de Grégoire, celui-ci entendit un coup de feu. La chasse était ouverte, et les tirs de fusils s'entendaient à des kilomètres à la ronde.
Non, un aventurier ne demande pas aux animaux où se trouvent un trésor, il leur tire dessus pour les manger ou pour les exposer dans des vitrines. Mais alors, qui ferait office de chercheur de trésor ?
Grégoire avait alors laissé tomber son idée. Le lendemain, en allant à l'école, il croisa l'une de ses camarades, accroupie au pied d'un arbre, visiblement fascinée par l'herbe qui poussait autour.
« Eh Carole ! Qu'est-ce que tu fais ? »
Il s'approcha, tandis qu'elle lui répondait, sans le regarder :
« J'ai trouvé une coccinelle ! Regarde comme elle est mignonne ! »
Grégoire regarda, et ne comprit absolument pas comment on pouvait qualifier ainsi un coccinelle. Elle était parfaitement normale, rouge, avec exactement le bon nombre de points noirs, et elle était en train de manger un puceron. Une bête coccinelle, quoi.
« Tu as vu comme elle toute ronde ! Et sa petite tête ! Et ses petites ailes ! Et ses petites pattes... »
Carole fit à peu près l'inventaire de tous les membres de l'insecte, et Grégoire dut réprimer un bâillement d'ennui. Arriva alors un autre de ses camarades, Eudes, qui interpella Carole de la même façon que Grégoire. La jeune fille répondit donc strictement la même chose et recommença son inventaire des parties ''mignonnes'' de la coccinelle. Sauf qu'Eudes, au lieu d'écouter patiemment en se demandant comment on pouvait trouver une quelconque forme d'intérêt à un insecte, interrompit Carole en plein milieu de son éloge :
« C'est qu'une bestiole. »
Et il abattit son pied sur l'insecte.
Grégoire fit un pas en arrière. Carole s'était levée, toute rouge de colère, limite avec de la fumée lui sortant des oreilles, les cheveux lui voilant le regard. Eudes releva son pied, constata qu'il avait raté sa cible, et retenta sa chance.
S'en suivit une scène de bataille comme Grégoire n'en avait jamais vu. Carole était très susceptible, et Eudes était un fort gaillard. L'affrontement entre les deux était déjà tout calculé. Il y eut des bleus, un nez saignant, un oeil au beurre noir, des cris de douleur, des cheveux arrachés et une veste ruinée. Puis Carole, indemne, se pencha à nouveau devant sa coccinelle, qui avait survécu aux attaques malhabiles du grand garçon. Grégoire décida de poursuivre son chemin. Il se retourna juste un instant, vit Eudes se relever puis se prendre une claque monumentale avant de s'enfuir à toutes jambes, et détourna le regard.
Peut-être bien que les aventuriers n'était pas du genre à demander aux animaux quel était le chemin le plus rapide vers un coffre au trésor, mais les aventurières, pourquoi pas ? Surtout qu'elles étaient parfaitement capable de se défendre. L'idée d'inventer un jeu dans lequel Carole était la héroïne et qu'elle rechercherait un trésor en apprenant à chanter avec les animaux fit sourire Grégoire. Puis il creusa l'idée. Une jeune fille, si elle devait chanter avec les oiseaux, ne chercherait pas des notes de musique. Mais plutôt... des partitions !
Tout à coup, tout alla très vite. Une jeune fille qui cherchait des chansons pour parler avec des animaux. Une jeune fille qui chantait pour faire passer un message. Une jeune chanteuse engagée qui parle au monde animal. Une jeune chanteuse engagée qui s'adresse au monde. Une chanteuse qui chanterait pour un monde meilleur.
Difficile d'en faire un jeu. Mais un programme permettant à de recréer une chanteuse qui pourrait chanter tout et n'importe quoi, c'était une autre idée à creuser.
* * *
« Mesdames, j'ai suivi vos instructions à la lettre. C'est l'heure de l'évaluation finale. »
Mme Chantant, l'ancienne professeure de musique de Grégoire, avait passé plusieurs années à lui enseigner tout ce qu'elle savait sur l'art musical malgré le fait qu'elle soit à la retraite. Ca lui avait fait tellement plaisir, qu'elle n'avait pas considéré cela comme un cours particulier, mais comme un échange. Grégoire avait fait preuve de talent et d'inventivité, et Mme Chantant pris un grand plaisir à noter ses erreurs et ses progrès. Arrivée au stade où elle n'avait plus rien à lui apprendre, elle était impatiente de voir ce qu'il allait considérer comme une évaluation finale.
Mme Rosemarie, l'ancienne professeure de SVT de Grégoire, depuis que ce dernier lui avait demandé de lui faire expliquer le fonctionnement du corps humain, n'avait jamais cessé de se demander ce qu'il mijotait. Il avait tellement appris et attaché d'importance à des détails bien précis qu'elle le croyait désormais capable de nommer chacune des parties du corps, de la définir, de la décrire, d'expliquer son fonctionnement et son impact sur le reste de l'organisme. Elle lui enseignait son savoir depuis tellement longtemps qu'elle avait oublié comment elle vivait avant. Depuis son premier cours avec Grégoire, elle avait déménagé deux fois, avait décroché un nouveau diplôme, fait une découverte scientifique, avait rencontré l'homme de sa vie, s'était mariée... Grégoire avait même assisté à son mariage. Elle savait à quel point Grégoire admirait sa façon d'enseigner et l'estime qu'il avait pour elle. D'une certaine façon, il l'avait coaché : son inébranlable assiduité lui avait redonné confiance en elle dans les temps les plus durs. Et à présent, elle se demandait ce qu'il avait pu faire de ses enseignements. Voir l'aboutissement d'un projet que Grégoire avait mené grâce à elle serait certainement la plus belle des récompenses qu'elle pourrait recevoir.
« Je me suis toujours demandé, poursuivit Grégoire, s'il était possible d'associer la Musique et la Science de la Vie. Il s'est avéré que c'était un peu trop compliqué. La Musique n'est pas une science. »
Une courte pause pour laisser le temps à l'auditoire de réfléchir sur cette dernière phrase. Ce n'est pas parce qu'il n'avait que deux spectatrices qu'il devait se comporter différemment que devant un vrai public. Mme. Chantant lui avait appris l'art oratoire presque autant que l'art musical, et il ne cessait de préparer des discours pour présenter ses projets.
« Cependant, le chant est une activité qui a des conséquences très nombreuses sur le corps. J'ai donc essayé de les lister, dans un souci de réalisme. »
Il se tourna vers Mme Chantant.
« Si je vous demanderai simplement d'écouter, Madame, ... »
Il se retourna vers Mme Rosemarie.
« ...je vous demanderai à vous, Madame, d'observer. »
Il leur tourna le dos un moment, pour prendre un casque et des lunettes noires. Et effectivement, il commençait à leur donner le tournis.
« Aussi je vous propose cette petite expérience. Dans un premier temps, Madame, vous porterez ces lunettes à verres opaques pour ne pas voir et donc uniquement écouter, pendant que vous, Madame, vous porterez ce casque afin de ne pas entendre et donc uniquement observer. Nous inverserons ensuite les rôles, avant de procéder à une dernière démonstration où vous pourrez à la fois voir et entendre. »
Les professeures se concertèrent du regard. Voilà des pratiques étonnantes, mais complètement dans le style de Grégoire. Se priver d'un sens stimulait les autres, ce qui leur permettraient d'être encore plus critiques par rapport au spectacle.
Mme Chantant chaussa les lunettes opaques. Mme Rosemarie posa le casque antibruit sur ses oreilles. Grégoire dévoila un écran géant et alluma son ordinateur.
Et le spectacle commença.
* * *
« Le temps a passé, et j'ai finalisé mon projet. J'ai toujours voulu qu'il reste secret tant il était personnel. Et il le restera, tant que je ne serais pas décidé à le commercialiser. »
Hector était resté silencieux pendant toute l'explication de Grégoire. Il lui avait tout raconté, de la naissance de l'idée jusqu'à son développement et à son état actuel. Son air grave s'était enrichit d'un froncement de sourcils marquant la réflexion dans laquelle il s'était plongé.
L'avion atterrit, Grégoire et Hector prirent leurs bagages à main, sortirent de l'avion et allèrent chercher leurs valises. En attendant que celles-ci arrivent sur le tapis roulant prévu à cet effet, Hector, qui n'avait plus dit mot depuis l'atterrissage de l'appareil, annonça de sa voix grave :
« Ton truc, tu l'vends pas. »
Grégoire lui envoya un regard interrogatif. Il poursuivit :
« Tu racontes ton histoire, tu fais passer des extraits sur Internet, tu te fais connaître, et seulement après tu vends. - Mais dis-moi, s'étonna Grégoire, tu as fais des études de stratégies commerciales ? - Non, j'entends. »
Hector travaillait dans un endroit où les commerciaux passaient leur temps à échanger leur bons plans. Ce n'était pas parce qu'il avait démissionné qu'il n'avait pas retenu quelques astuces.
Grégoire réfléchit à sa stratégie, et trouva la proposition d'Hector très intéressante. Il attrapa ses valises et se mit en quête d'un taxi. Il en trouva un, lui indiqua sa destination, s'installa à l'avant tandis qu'Hector, discret, s'installait silencieusement à l'arrière, après avoir vaguement salué le conducteur de la main.
Le conducteur les mena jusqu'au centre ville de Toulouse, où les deux passagers descendirent, payèrent, prirent le bus régional en traînant leurs bagages comme ils pouvaient, et arrivèrent chez Grégoire.
Ce dernier allait ouvrir la porte d'entrée quand il se retourna brusquement et demanda :
Vous pouvez m'appeler juste AlexiSonic, le KST ne se prononce pas.
Merci Khionic !
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Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Ven 30 Déc 2011 - 22:38
Yeah ! Correctionnons !!!!
Citation :
Pour les rassurer, à présent, il faudrait que je fasse passer ma machine par d'interminables tests inutiles qu'ils m'imposeront dans le seul but de me faire perdre encore plus de temps et d'argent.
L'idée d'inventer un jeu dans lequel Carole était l'héroïne
L'avion atterrit, Grégoire et Hector prirent leurs bagages en main, sortirent de l'avion et allèrent chercher leurs valises.
Dieu que j'aime les corrections presque inutiles !
Chapitre 2 très intéressant. On commence à mieux connaître Grégoire et Hector semble être un personnage qui le complète. (tiens tiens, ça ne me surprends pas venant de toi ) Par contre, attention avec l'histoire "en puzzle". Tu as choisis de développer l'histoire en plusieurs périodes, formant des sortes de flash-backs. Cette méthode est utile car elle dynamise le récit, le développe, surprend le lecteur et renforce son intérêt car désireux de connaître la suite. Néanmoins, gaffe à ne pas faire trop de flash-backs ou alors on atteint un niveau de complexité plus grand, qui pourrait laisser de trop nombreuses questions sans réponses. (à la Kingdom Hearts quoi)
Citation :
Grégoire savait déjà où Hector voulait en venir, et Hector savait déjà ce que Grégoire répondrait. Ils étaient tous les deux très doués pour comprendre les gens rapidement. L'un par l'analyse, l'autre par l'instinct. Mais le plus extravagant, c'est qu'à ce stade de la conversation, ils avaient tout deux compris que l'autre l'avait compris.
Spoiler:
Citation :
Tout à coup, tout alla très vite. Une jeune fille qui cherchait des chansons pour parler avec des animaux. Une jeune fille qui chantait pour faire passer un message. Une jeune chanteuse engagée qui parle au monde animal. Une jeune chanteuse engagée qui s'adresse au monde. Une chanteuse qui chanterait pour un monde meilleur.
Pour résumer, Grégoire s'est inspiré d'une Amy Rose pour imaginer une Fluttershy pour aboutir sur une Yuna !
Bref, j'aime.
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Merci Thalie pour la sign avec Tails ! Merci Maritin pour le rang avec Yuki ! Merci Vincent456 pour l'avatar avec Yukitails ! =D Image originale : Puretails
Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours] Sam 31 Déc 2011 - 0:03
L'histoire est très, très, très déconstruite. J'essaye de faire avancer le présent en montrant tous les liens qu'il a avec le passé. Et c'est pas fini. Je me mets cependant au défi de ne pas laisser trop de questions sans réponses, et si j'en laisse, leur donner une réponse à l'avenir. Cependant, ceci devrait bientôt cesser. Grégoire, après son échec et comme précisé au début de ce chapitre, va profondément changer. Et peu à peu cette évolution va lui demander de vivre dans le présent et de délaisser ses rêves de gosse... Bref, je vais encore vous faire un peu mal à la tête avant d'ancrer un peu plus Grégoire dans son présent.
Merci pour l'orthographe... Même si je trouve que tu chipotes un peu pour la troisième. Ca se dit un "bagage à main" que je sache ?
Ah purée, excellente citation. Il y a de ces choses... les liens sont évidents, mais je m'en rend pas compte avant qu'on me le mette sous le nez.
Wow. Ca c'est un combo. Je rappelle quand même au passage que j'ai écrit ceci il y a longtemps, mais que j'ai un peu délaissé jusqu'à maintenant. Le chapitre 4 est fini, par exemple, mais il n'es pas relu, et pis d'abord je veux garder le suspens et pas brusquer mes innombrables lecteurs. ( :--\': )
Afin d'éviter les questions sans réponses, m'inspirer et répondre à vos attentes, cher public, j'attend des réactions, espoirs, idées de ce qui va se passer par la suite. Parfois, en voulant trop contrôler l'histoire, je pourrais créer des incohérences dans les réactions des personnages (j'ai par exemple corrigé in extremis le coup d'Hector qui s'excuse poliment). Sans aller dans une critique poussée, les impressions et les espoirs, ça m'aide bien.
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Vous pouvez m'appeler juste AlexiSonic, le KST ne se prononce pas.
Merci Khionic !
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Sujet: Re: Roman : Virtua, la Chanteuse Virtuelle [En cours]