Frère Popotin

Le moine s'en mordait les doigts, mais l'elfe avait été interceptée, et il ne pouvait pas l'aider plus que ça. Il continua sa route jusqu'à la clairière où il s'installa confortablement, espérant que les caméras ne s'intéresseraient plus à un vieux pèlerin en train de faire sa sieste.

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Surprise modérée -> probablement une indigène en manque d'information

"Je me promène. Les ruines sont les trésors du temps, elles me passionnent. Mais si vous dites que c'est interdit, je ferais une croix sur celle-ci. Dommage..."

Analyse :
-> "Promène" -> promenade -> activité non violente
-> "trésor" -> produit à valeur importante -> chargement de la question suivante
-> "interdit" -> compréhension -> présence désormais punissable
-> "dommage" -> dégâts -> incohérence -> phrase non comprise

"- - Avez-vous vu quelque chose de spécial dans cette zone ? - - "

Dangerosité du specimen : faible
Non reconnu dans les bases de données -> non criminel

Ils se retrouvèrent rapidement sur un sentier, preuve que le moine connaissait les environs. Il lui proposa de s'approcher de la rivière, sans doute pour rendre la promenade plus agréable de son point de vue, mais Yin refusa d'un signe de tête. Cette forêt était assez humide comme ça pour qu'ils se rapprochent en plus d'un point d'eau.

"Voyez-vous, je viens d'une lointaine contrée du nom de Rholandiane. Je suis moine, vous pouvez m'appeler Frère Popotin."

Étrange surnom, mais qui collait bien au personnage. Quant au nom de "Rholandiane", elle n'en avait jamais entendu parlé, et ne l'avait jamais lu sur aucune des nombreuses cartes qu'elle avait étudié au village, ni dans aucun livre.

"C'est une contrée bien prospère, bien qu'agitée par des querelles de peuples presque centenaires. Seul le cloître des moines auquel j'appartenais parvenais à vivre sereinement, en paix avec tous, à faire du fromage, remerciant Lumos, esprit élémentaire de la Lumière (elle avait donc vu juste), de nous octroyer sa bienfaisante magie... (magie élémentaire, donc ?) Cependant ce n'est pas de guerre dont je vous parlerai, mais de héros.
C'était il y a une décennie et une demi-douzaine d'années. Les Elfes (elle tressaillit) s'étaient divisés en deux factions, les Noirs contre les Nains (Où donc avait-elle déjà entendu ce mot ?) et les Blancs contre les Humains, pour protéger leur grand savoir et leurs vastes forêts, et la guerre avait drastiquement réduit le nombre de villages encore debout.
Quand soudain, le monde trembla, et sur le lieu même des anciens champs de batailles, une montagne, noire de charbon, s'éleva, et se dressa, obscurcissant les cieux, et annonçant de terribles nouvelles.
Agren Tharr, guerrier du Chaos (Il se dessina une moustache imaginaire du doigt), descendit de son repère, et tandis que son acolyte nécromant montait une armée de morts-vivants pour le soutenir (il désigna un robot de passage, et Yin se plus attentive. Ce récit n'était visiblement pas qu'un moyen de passer le temps) sa puissance déferla sur les différents villages déjà usés par des années de guerres infructueuses (elle avait donc vu juste : le village de Lys n'avait pas été le seul touché).
Suite à son passage, toute résistance étant inutile, la majeure partie de la population se retrouva sous son contrôle, et forcée de combattre pour sa cause. Des avants-postes furent établis peu à peu, et la vie reprit son cours après cette courte bataille pour voire son économie fleurir à nouveau.
Mais à quel prix...
Un des villages avait été complètement rasé. Et le seul survivant, un petit garçon nommé Arc, perdu, fit la connaissance de Whingal, guerrier humain, qui l'aida à retrouver la ville la plus proche. En chemin, ils durent faire face à une bande de bandits, les brigands s'étant multipliés depuis l'instauration de ce nouvel empire, qui s'attaquait à une caravane marchande. Il ne fallut pas longtemps avant que les deux amis décident de prendre les armes et de défendre la population libre contre les voleurs et les armées d'Agren Tharr (une rébellion avait été mise en place ?).
Ensemble, ils voyagèrent de villes en ville, trouvant des alliés chez les elfes, les nains, et même chez les moines. Je me retrouve bientôt à accompagner cette petite troupe qui, malgré sa taille modeste, commençait à faire la différence. Ils ne pouvaient pas compter sur les esprits élémentaires, qui ne pouvaient plus régler les différends des humains sans risquer de répéter les erreurs du passé qui avaient menées à la quasi destruction de Rholandiane. Seuls de nouveau héros pouvaient s'opposer à la domination d'Agren Tharr. C'était la destinée de Whyngal, devenu guerrier, et d'Arc, devenu Arcturius l'archer mage, qui bientôt affrontèrent eux-même le terrible Agren Tharr.
On ne sut jamais ce qu'il advint de ces deux combattants de la Justice. Lors du dernier affrontement, séparés de leur troupe, ils disparurent avec Agren Tharr pour ne plus jamais être revus (la rébellion avait échoué...)
Mais dites-moi, vous qui maniez un arc et qui semblez toute aussi perdue que le petit Arc, qu'auriez-vous fait à sa place ?"

Le moine avait fait parti de la rébellion, qui avait perdu ses 2 leadeurs... Seulement, une rébellion servant une cause aussi légitime ne s'était sans doute pas laissée abattre pour autant. La question qu'il lui posait était donc sûrement à double sens.
Elle pouvait choisir de faire confiance au moine (il l'avait aidée et guidée, ne semblait pas apprécier les robots, pouvait lui fournir les réponses à ses questions, et peut être l'aider à venger Lys), mais la méfiance la poussait à garder ses distances.

* A quoi bon ? Ce n'est pas seule que je parviendrais à la venger. *

"J'aurais vengé mon village."

Frère Popotin

HJ- En fait, j'ai fait un test, ça a planté, puis j'ai eu la flemme. ^^" -HJ



"Non."

Difficile d'être plus concis.

"Il est des choses contre lesquels on ne peut rien seul. Et parfois même, il est des choses contre lesquelles on ne peut rien du tout. C'est une dure leçon à apprendre, mais très souvent, en voulant s'opposer à ce qu'on croit être mauvais, on fait plus de mal que de bien."

Le moine parlait lentement. Ca lui faisait gagner du temps. Bientôt, ils arriveraient à Green Hill. Et de là... la route serait encore longue jusqu'à Station Square.

"De cet échec flagrant, nous devons tirer les leçons qui s'imposent, et éviter de répéter les erreurs du passé."

La lisière de la forêt passée, le moine prit le risque de lancer La Question Qui Tue.

"Sais-tu quelle était cette erreur ?"

Il y avait tellement de réponses. Beaucoup de mauvaises, beaucoup de bonnes, La Bonne Réponse officielle...

...et la véritable réponse.

HJ- En fait frère popotin c'est Yoda -HJ

HJ - Eggy - Purée, t'as gâché la surprise ! Il était sur le point de retirer son costume et de descendre de ses échasses ! - Eggy - HJ

HJ - TOUT S'EXPLIQUE !!! - HJ

"Il est des choses contre lesquels on ne peut rien seul. Et parfois même, il est des choses contre lesquelles on ne peut rien du tout. C'est une dure leçon à apprendre, mais très souvent, en voulant s'opposer à ce qu'on croit être mauvais, on fait plus de mal que de bien."

Et c'était là tout la complexité du monde.
Quelque part au fond de sa mémoire disparue, Yin sentait qu'elle avait déjà entendu ces mots. Ou plutôt, le sens de ces mots. Cette personne, dont elle n'arrivait à saisir que le respect et la confiance qu'elle lui inspirait, les lui avait même répétés plusieurs fois...

* ...Cette "personne"...? *

Le souvenir disparut à nouveau dans le néant de sa vie passée, et elle ne tenta pas de le retenir. Il était rare qu'un fragment de mémoire remonte sans s'accompagner d'une douloureuse hausse de ses maux de tête, et elle ne voulait pas risquer de les réveiller par obstination.
Elle n'avait que faire d'un passé inaccessible.

"De cet échec flagrant, nous devons tirer les leçons qui s'imposent, et éviter de répéter les erreurs du passé."

La seule véritable utilité de la mémoire, de l'Histoire et des historiens.

Ils franchirent la barrière des arbres.

"Sais-tu quelle était cette erreur ?"

Au ton de sa voix, Yin devinait que le moine attendait une réponse plurisyllabique. Il la jugeait...

"Le manque de préparation, d'alliés, d'informations et de discrétion ?"

Elle avait décidé d'être honnête et de ne pas chercher à savoir ce qu'il voulait qu'elle dise. Si c'était bien un entretien d'embauche, autant qu'elle se montre telle qu'elle était. C'était la moindre des politesses.