Première flèche : L'arrivée de Yin

HJ- Merci pour les robots et les précisions sur l'environnement. Je ferais plus gaffe. -HJ

C'était de loin le plus grand vestige qu'elle ait vu dans cette humide forêt. La pierre de taille était gravée de fresques et de symboles étranges qu'elle ne comprenait pas mais qu'elle trouvait magnifiques. L'ambiance était un peu étouffante et le moindre bruit résonnait, pourtant, les pas de Yin ne trouvaient nul écho. En revanche, alors qu'elle admirait une fresque merveilleusement bien conservée, un roulement mécanique lui parvint. Des roues. Et des pas de métal. Elle s'immobilisa et tendit l'oreille : Un robot à pied et... quatre robots à roues. Ils étaient relativement éloignés mais ils se rapprochaient. Et ils lui bouchaient l'entrée principale.

Elle n'avait pas pris le temps de regarder aux alentours du vaste édifice et ne savait pas si il possédait d'autres éventuelles sorties, ou entrées, selon le besoin. Il ne lui restait plus qu'à trouver une de ses sorties ou à se cacher. Elle choisit la deuxième option. Elle était plus rapide que les robots et il n'y avait de toute manière aucune chachette. La salle où elle était possédait trois portes dont celle qu'elle avait utilisé pour y entrer. Elle ouvrit la porte située à l'Est et déboucha sur un large couloir. Il y faisait sombre, ce qui ne la dérangeait pas.

De multiples racines et plantes encombraient le sol, le mur et même le plafond si bien que, malgré sa vue adaptée à la nuit, elle trébucha sur une grosse racine noueuse. Pour se rattraper, elle appuya sa main sur le mur de gauche.

*Clic*

"Qu..."

Une gigantesque trappe qui occupait la largeur du corridor bascula sous ses pieds. Surprise, Yin réatérit néanmoins sur ses pieds et fléchit les jambes pour amortir l'impact. Une légère douleur irradiait de sa cheville, mais sinon elle n'avait rien. Elle vérifia son équipement. Son carquois et son arc, dans son dos, n'avaient subis aucun dommages, de même que son sabre, sa dague et sa bourse.

Elle saisit son arc à la main de manière préventive, mais n'encocha pas de flèche. Elle n'avait pas crié et le seul bruit qu'elle avait fait était le choc sourd de lorsqu'elle était retombé à terre. Normalement, personne ne l'avait entendu et elle ne courait aucun danger. Mais il y avait toujours un risque.

Silencieuse, elle examina la salle où elle avait atterri. Un autel de marbre enfouit sous un couche de végétation trônait au centre de la salle, en face d'elle. Du moins, Yin supposa que c'était un autel. Tous les murs de la pièce étaient gravés de fresques qui, lorsqu'elles n'étaient pas envahies par les plantes, révélaient des étapes de ce qui ressemblait fort à un rituel ou à une cérémonie. Mais le temps avait érodé les gravures et les scènes représantées restaient un mystère. Elle buta à plusireures reprises une pierre ou sur une racine et se retint de jurer de justesse.

Il n'y avait qu'une entrée à cette salle, sans compter la trappe, pourtant un moyen plus rapide que l'escalier de descendre au sous-sol. La moitié de l'ogive délicate de l'entrée s'était effondrée et l'elfe dû marcher sur les gravas en équilibre précaire et fragilisés par le temps.

Lorsqu'elle eut franchit l'éboulis, elle s'immobilisa instantanément. Elle n'était pas seule.

HJ- Désolé, je ne sais pas faire un poste court... -HJ

HJ- Hum... Tous les paramètres... Ça va pas être facile, mais je vais faire de mon mieux ! -HJ


Ce n'était pas un robot. Les robots ne respirent pas. L'individu positionné à sa gauche était donc soit un humain, soit un hybride, ou peut être autre chose. Elle était bien placé pour savoir qu'il n'y avait pas que ça sur Mobius... Elle ne réfléchit qu'une fraction de seconde avant d'encocher silencieusement une flèche. Quand on se dissimule du regard de quelqu'un qui entre dans une pièce, la cause la plus courante est de vouloir lui faire du mal, ou peut être de se cacher.

L'obscurité cachait partiellement la carrure de l'individu. Il brandit brusquement un bâton de marche en direction de Yin, et elle sentit une sorte d'aura magique entourer ce qui devait être un bâton de mage. Toutefois, l'aura semblait bénéfique.

"Qui va là !" s'exclama l'inconnu d'un ton un peu théâtral, mais où elle perçu quand même une infime touche d'hésitation, tandis que son bâton s'auréolait d'une douce lueur.

La lumière était suffisante pour percer l'obscurité, et elle put enfin détailler plus précisément le mage. C'était un pèlerin âgé qui devait manger un peu plus qu'à sa faim. Elle ne s'inquiéta pas que le moine put la voir elle aussi grâce à la lumière de ce qui lui semblait être un sort. Elle réalisa qu'elle n'avait jamais vraiment été confronté à la magie et qu'elle parvenait quand même à identifier la présence de magie. Elle ne connaissait que la magie élémentaire du feu, mais cette magie là n'était même pas élémentaire. Et pourtant, elle connaissait ça. Elle avait déjà vu un mage qui utilisait la même magie. Sans doute dans son passé...

Un léger début de migraine commença à poindre, mais elle l'ignora et se ré-intéressa au mage. Le visage du moine était un masque d'étonnement et il n'avait pas esquissé un geste. La lumière s'estompa finalement. Yin cligna des yeux et elle se ré-habitua à la pseudo-obscurité en une fraction de seconde. Elle réfléchit à peine avant de répondre au mage.

"Je pourrais vous retournez la question, mais je m'intéresse plus à la raison de votre présence ici."

Elle réfléchit et laissa ses pensées suivre le fil et échafauder des hypothèses : L'étonnement avait rarement été la réaction des mobiens en sa présence. Peut être le mage montrerait-il moins d'animosité à son égard que les autres. Que faisait-il là ? Peut être étudiait-il les ruines ou se promenait-il dans la forêt ? Elle avisa un tas de pierres vers le centre de la pièce. Elle fronça les sourcils. Il lui semblait avoir entendu un bruit d'éboulement et ce qui ressemblait à un cri avant de passer par la trappe. Elle n'y avait pas prêté attention sur le moment mais si cela expliquait au moins la présence du mage au sous-sol, ça ne l'éclairait pas sur la raison de sa présence dans l'ancien temple.

Pour l'instant, l'individu restait louche même si son instinct lui dictait le contraire. Peut être connaissait-il une sortie. Et elle avait éventuellement quelques questions qui méritaient des réponses pour plus tard. Elle attendit la réponse de l'inconnu.

Frère Popotin

HJ- T'en fais pas, tout cela reste assez simple quand ça devient un réflexe de s'immerger dans le RPG.

J'aime beaucoup ton style de RP. Il s'apparente beaucoup au mien : beaucoup de réflexion pour au final très peu d'action. Ca permet des RP bien étudiés en profondeur.

Ah ! Note personnelle : fondamentalement, la magie de Frère Popotin est officiellement le pouvoir de l'esprit élémentaire Lumos de Rholandiane, patrie d'origine du moine. Les divinités locales s'appellent les Esprits élémentaires, là-bas, et donc la magie employée par les gens originaires de là bas est considérée comme de la magie élémentaire.
Ce n'est qu'un détail sur le vocabulaire et sur l'histoire de Frère Popotin, bien sûr. En pratique, tu n'es pas du tout obligée de connaître ce détail peu important de l'histoire de Frère Popotin, et en plus ton personnage peut appeler "magie élémentaire" une magie très différente de celle de Frère Popotin, vu qu'ils viennent de lieux différents. Je dis juste ça for the record.

Autre chose : la couleur des répliques de Frère Popotin est slategray. Es-tu allée faire un tour dans le Manuel des Couleurs ? -HJ


Une elfe, pour être plus précis. Frère Popotin n'en revenait pas : il était jusqu'ici persuadé que seule la contrée de Rholandiane comptait encore des elfes. Là bas, le peuple des elfes, ayant dû affronter les peuples des humains et des nains, jalousant leurs savoirs et leur magie, s'étaient divisés en deux clans, Elfes blancs et Elfes noirs, soit les Elfes des bois et les Elfes des forêts. Frère Popotin les savait très attachés à leurs terres, ce qui expliquait leur absence à l'extérieur des terres de la Montagne Noire, aussi cette jeune demoiselle face à lui était une exception sans précédent.

"Je pourrais vous retournez la question, mais je m'intéresse plus à la raison de votre présence ici."

Elle avait répondu avec assurance. Et par une question. Frère Popotin imagina un instant la réaction d'Abrupt : répondre à cette nouvelle question en la lui retournant. Discuter avec Abrupt quand on n'a pas encore fait connaissance avec lui peut s'avérer particulièrement... long.
Frère Popotin n'était pas méfiant à ce point. Sa surprise passée, sa curiosité prit rapidement le dessus.

"Probablement comme vous, si vous avez vous aussi été captivée par ce temple ancien. Mais pardonnez mon indiscrétion, je n'en puis déjà plus : êtes-vous bien une elfe ?"

La journée s'avérait déjà riche en émotions. Un temple perdu, un plan secret impliquant des robots, un sol fragile... et maintenant une elfe ! Le moine ne s'habituait pas facilement à l'obscurité, aussi restait-il à fixer dans le noir le même point où se trouvait précédemment l'inconnue, sans cligner des yeux, la bouche entrouverte, les sourcils relevés de surprise.

Les moines de Rholandiane ont toujours été neutre dans les histoires guerrières, aussi le moine avait-il beaucoup de respect pour les peuples elfiques. Il était cependant très soulagé de voir que le specimen qu'il avait en face de lui n'était pas aussi belliqueux que le pouvaient être les elfes noirs. Il s'agissait donc soit d'une ermite pacifique, soit d'un elfe ayant une origine complètement différente.
Et Frère Popotin avait hâte d'en savoir plus. Il n'envisageait même pas la possibilité que son interlocutrice refuse de lui répondre. L'occasion était trop incroyable et exceptionnelle.

Frère Popotin

HJ- Si jamais tu me trouves long pour répondre, n'hésite vraiment pas à m'envoyer un MP. Il y a des périodes où je suis un peu occupé, mais un petit rappel ne m'ennuie jamais. -HJ


L'enthousiasme de Frère Popotin était assez déconcertant pour quelqu'un le rencontrant pour la première fois. Mais ça faisait aussi partie de son charme. Pour lui, les sources de connaissances, temples, personnes connues, reliques, ouvrages anciens... ce n'était jamais une source potentielle d'hostilité. Non. Cela représentait une des faiblesses moins connues de Frère Popotin, mais heureusement n'entâmait pas suffisamment sa prudence : vu son âge, il avait visiblement tenu jusqu'ici.

La réponse n'était pas d'une incroyable précision, mais on pouvait s'y attendre. On aurait demandé à Frère Popotin s'il était bien humain qu'il aurait probablement répondu quelque chose dans le genre.

"Je suis une sorte d'elfe, mais là n'est pas le sujet. Connaissez-vous une sortie ? Je n'aimerai pas m'attarder en ces lieux."

L'elfe était soit pressée, soit mal-à-l'aise, soit elle n'en avait rien à faire des curiosités du moine. Toujours était-il qu'elle avait raison : des robots dans les environs, un sous-sol obscur... Il valait mieux ne pas trop s'attarder par ici. Les yeux du moine reprirent une circonférence normale.

"Hmmm, à part l'entrée que j'ai eu le malheur de me faire, soi cette ouverture dans le plafond, là bas... il désigna à l'air de son bâton l'endroit où le sol s'était dérobé sous lui. Le plafond n'étant pas très haut, ils pourraient certainement grimper à nouveau... mais l'escalade n'avait jamais été le fort de Frère Popotin, même sur de petits éboulis. ...je découvre à peine l'endroit. Et par ailleurs, je suis assez curieux de savoir où cet étrange câble... d'un grand geste, il réorienta son bâton de marche en direction du câble qu'il avait remarqué plus tôt. C'était un gros câble, il devait mener à un sacré dispositif. ...peut bien mener, d'autant plus qu'il me semble que les machines qui patrouillaient autour du temple ont du percevoir les vibrations causées par l'effondrement que j'ai provoqué."

En un dernier tournoiement de bâton, Frère Popotin se tourna vers le câble, son fidèle compagnon de marche bien droit à côté de lui. Manier ainsi un tel objet était devenu assez instinctif, vu le nombre de fois que le moine avait dû s'en servir pour montrer telle ou telle chose ou appuyer sa réflexion. Quand à s'en servir comme arme, à vrai dire, il ne l'avait jamais vraiment fait autrement que pour témoigner de son swing d'enfer de temps à autres.

"Étant donné que le câble témoigne de la présence de robots dans le sous sol aussi, que mon entrée était non conventionnelle et que, visiblement, le chemin que vous avez employé est suffisamment peu praticable pour que vous en cherchiez un autre, il doit forcément exister un chemin qui mène à la sortie au bout de ce câble. La question étant... dans quelle direction. Très certainement que ce câble provient de l'extérieur pour s'enfoncer vers l'intérieur, mais où est l'entrée, où est l'enfoncement ?"

Dans le noir, il était difficile de discerner de réelles différences entre les deux chemins qui s'ouvraient à eux. Sans compter qu'ils pouvaient aussi rebrousser chemin par où l'elfe était arrivée.

Frère Popotin avait noté quelque chose d'assez particulier. L'elfe n'avait absolument pas réagit à sa condition de moine, dont son accoutrement et son sortilège presque lancé témoignaient pourtant. Les moines de Rholandiane étaient certes assez discrets et vivaient en communauté réduite, mais tous les peuples locaux les connaissaient pour leur inébranlable neutralité. Le moine en conclut qu'elle ne venait pas de Rholandiane.
Une autre "sorte d'elfe". Le moine jubilait intérieurement. Il avait certainement fait une nouvelle rencontre majeure dans sa vie. Il espérait cependant pouvoir revenir à un lieu plus éclairé pour pouvoir apprécier le moment d'une façon plus adéquate.


HJ- Il arrive assez souvent que les membres de la Résistance, malgré leur expérience, ne voient pas des choses évidentes ou aient du mal à faire des choix simples, soit parce qu'ils sont trop inquiets, méfiants, concentrés... Il arrivera même assez souvent qu'ils se trompent carrément. Aussi n'hésite pas à faire valoir ton point de vue. -HJ

HJ- Exprimer mon avis ? Très bien, le voici ! Sinon, Yin n'est pas vraiment du genre à se taire et à laisser des personnes dans l'erreur (sauf si ce sont des ennemis).
Désolé du retard, mais ton post m'a fais cogiter et j'étais pas mal occupé ces derniers temps. Lets go ! -HJ

Le mage sembla reprendre ses esprits et ses yeux cessèrent de ressembler à deux assiettes avec un cercle de couleur au milieu. Il sembla aussi prendre en compte la possible arrivée d'ennuis et son visage redevint sérieux. Yin se rendit compte qu'elle commençait à lui faire un peu confiance. Malgré tout, elle garda l'esprit ouvert au moindre signe louche et elle tînt ses sens en éveil, prête à réagir.

"Hmmm, à part l'entrée que j'ai eu le malheur de me faire, soi cette ouverture dans le plafond, là bas...

Il pointa l’éboulis grâce à son bâton. Ce n'était pas haut, l'escalade serait facile et ne lui prendrait qu'une seconde. Mais le moine ne semblait pas vraiment envisager cette option et elle préféra l'écouter terminer sa phrase et exprimer ce qu'il contait faire. Quelque chose dans son attitude lui faisait penser qu'il avait de l'expérience...

...je découvre à peine l'endroit. Et par ailleurs, je suis assez curieux de savoir où cet étrange câble...

Il dirigea son bâton de mage vers un gros câble qu'elle n'avait pas remarqué jusqu'à lors. Il menait obligatoirement, d'un côté, à une source d'énergie qui, avec de la chance, se situait dehors. Mais l'énergie pouvait aussi être dans l'enceinte du temple. Et le moine semblait plutôt vouloir découvrir à quoi servait ce câble, donc il ne voulait sans doute pas sortir directement. Ça ne l'arrangeait pas.

...peut bien mener, d'autant plus qu'il me semble que les machines qui patrouillaient autour du temple ont du percevoir les vibrations causées par l'effondrement que j'ai provoqué."

Il se tourna enfin vers le câble. Ainsi, c'était bien lui qui avait provoqué cet effondrement et alerté Yin.

*"D'autant plus" ? Si il avance dans la direction du câble, il a deux chances sur trois d'arriver à un endroit abritant des robots. Les autres que j'ai entendu tout à l'heure risquent de le surprendre et il sera pris au piège, avec nulles autres solutions que de combattre ou se rendre...*

Il n'avait pas pris en compte ce facteur, apparemment, car il continua a parler et elle dû attendre qu'il finisse ses explications pour le prévenir.

"Étant donné que le câble témoigne de la présence de robots dans le sous sol aussi, que mon entrée était non conventionnelle et que, visiblement, le chemin que vous avez employé est suffisamment peu praticable pour que vous en cherchiez un autre, il doit forcément exister un chemin qui mène à la sortie au bout de ce câble. La question étant... dans quelle direction. Très certainement que ce câble provient de l'extérieur pour s'enfoncer vers l'intérieur, mais où est l'entrée, où est l'enfoncement ?"

Elle distinguait nettement les deux sorties, situées à l'Ouest et à l'Est de la salle. Elles étaient en bon état, signe qu'on les entretenaient régulièrement. Elle tenta de se souvenir qu'elle direction devait mener vers l'extérieur en essayant de se remémorer son trajet dans le temple. Cela ne l'avança pas plus, elle n'avait toujours aucune idée de la direction à prendre. Le mage cherchait à savoir où menait le câble, mais cherchait aussi une sortie. Il était donc prudent. Elle était maintenant à peu près certaine qu'il n'était pas du côté des robots. Elle réfléchit un instant puis exposa son point de vue au moine.

"Une minute. Il serait vain de foncer te baissé dans une direction, sachant que nous avons deux chances sur trois de tomber sur des robots. De plus, les robots attirés par le bruit de votre chute risquerait d'arriver par derrière et nous serions piégés. Voici ce que je propose : Ce câble doit sans doute approvisionner des robots ou une quelconque machine. En le coupant, nous interromprons également leur activité. Mais si nous ne pouvons pas fuir après cela, ils nous retrouverons et nous éliminerons ou nous capturerons. Il est donc capital de repérer d'abord une sortie nous permettant de fuir après cette action. Si ce câble mène bien à une sortie d'un côté, il nous faut explorer les deux directions pour se repérer avant d'agir. (elle s’interrompit pour le laisser réfléchir puis reprit sur sa lancée) Évidemment, vous n'êtes absolument pas obligé de répondre positivement à ma proposition. Mais nous avons chacun à y gagner dans cette entreprise et nous perdrons des chances de s'en sortir en nous séparant. Je vous fais confiance pour l'instant, vous n'avez pas l'air d'être du côté ennemis."

Elle s'accroupit devant le câble pour l'examiner plus en détails. Elle tendit l'oreille. Le câble crépitait. Une quantité incroyable d'énergie circulait là dedans. Il faudrait prendre des précautions si elle comptait le couper. Elle sortit ensuite son briquet de sa bourse et l'alluma. La flamme vacillait légèrement. Elle releva la tête en fermant les yeux. Elle les rouvrit brusquement : il y avait bien un léger souffle. En le suivant, ils attendraient sans doute la sortie. Il ne lui manquait plus que la réponse du moine.

Sa migraine s'était calmé.

Frère Popotin

HJ- Eh bien c'est une bonne chose.

Par ailleurs, ne parle pas de "retard" : tu n'as aucune contrainte de temps. Après, tu fais comme tu veux, et peux !

En revanche... ton plan pour trouver la sortie m'a donnée une idée...

Pour ce qui est des entrées "en bon état" : les robots n'en ont rien à faire d'entretenir des portes, tant que le passage est dégagé. En revanche, dans la mesure où nous sommes dans un sous-sol relativement bien préservé, on peut considérer que le sportes n'ont pas trop été altérées par le temps. -HJ


Il y avait quelque chose avec cette elfe que le vieux moine appréciait. A l'inverse de la majorité des civils qu'il avait pu voir se trouver dans une situation semblable, elle faisait preuve de calme et d'ingéniosité. Et surtout, de prudence. Après avoir dû subir l'arrivée de Silversnow qui s'était faite immédiatement capturée, d'Alexis qui s'était jeté en plein milieu d'un champ de tourelles, d'Alice qui avait piqué une crise devant une base ennemie, d'un guerrier qui insulte l'Empereur dans un bar surveillé, et d'un samouraï qui engage un duel contre un autre épéiste à quelques centaines de mètres d'une base assiégée, cette demoiselle était une véritable bénédiction.
Elle répliqua donc :

"Une minute. Il serait vain de foncer tête baissée dans une direction, sachant que nous avons deux chances sur trois de tomber sur des robots. De plus, les robots attirés par le bruit de votre chute risqueraient d'arriver par derrière et nous serions piégés."
Malheureusement la situation était un tantinet plus délicate. D'après Frère Popotin, des robots devaient déjà chercher à déterminer l'origine de l'effondrement, d'autres se trouvaient à la sortie en train de patrouiller et d'autres encore devaient se trouver de l'autre bout du câble. Tout cela impliquait que les chances de ne pas tomber sur un quelconque groupe étaient infimes. Aussi le moine n'espérait même pas les éviter, juste ne révéler qu'une partie de la vérité : il avait été curieux, et personne ne lui avait dit que l'accès était interdit. Cela dit, après sa participation à l'assaut de Robotropolis, Frère Popotin craignait que la solution ne soit un peu trop risquée. Mais il ne pouvait pas le révéler à l'elfe, qui elle était certainement moins connue que lui, et qui chercherait certainement une autre solution, quitte à se mettre en danger pour lui. Même si elle était visiblement prudente, le moine la considérait trop communicative envers un inconnu tel que lui pour qu'elle soit du même genre qu'Obi-Wan Kennedy. Frère Popotin avait un certain don pour sentir ce genre de choses.
Bon, après, il n'en savait trop rien... L'elfe poursuivait.
"Voici ce que je propose : Ce câble doit sans doute approvisionner des robots ou une quelconque machine. En le coupant, nous interromprons également leur activité. Mais si nous ne pouvons pas fuir après cela, ils nous retrouverons et nous éliminerons ou nous capturerons. Il est donc capital de repérer d'abord une sortie nous permettant de fuir après cette action. Si ce câble mène bien à une sortie d'un côté, il nous faut explorer les deux directions pour se repérer avant d'agir."

L'idée était plutôt bonne. Il s'agissait surtout d'attirer un maximum de robots au même endroit à l'aide d'un sabotage pour pouvoir s'échapper en vitesse et d'un autre côté. Mais le problème restait le même : si les robots arrivaient par tous les côtés, ils seraient cernés avant d'avoir pu s'échapper.
Frère Popotin était contre l'idée du sabotage, tant qu'il ne sauraient pas quelle était la fonction de ce câble. Il valait mieux éviter d'attirer l'attention sur un acte délibéré, sinon on chercherait des coupables. Il était facile de boucler le périmètre, surtout que lui-même n'était pas très bon en fuite à toute vitesse. Il préférait trouver une solution un peu moins... sportive.
L'efle ajouta :

"Évidemment, vous n'êtes absolument pas obligé de répondre positivement à ma proposition. Mais nous avons chacun à y gagner dans cette entreprise et nous perdrons des chances de s'en sortir en nous séparant. Je vous fais confiance pour l'instant, vous n'avez pas l'air d'être du côté ennemi."

Frère Popotin appréciait l'état d'esprit de l'elfe, il espérait pouvoir rencontrer plus de gens comme elle. Mais encore fallait-il qu'il puisse sortir de cet obscur endroit pour cela. Elle venait d'allumer un briquet et étudiait le câble. Le moine resta un instant à réfléchir avant de rétorquer :

"Nous sommes déjà cernés. Cet endroit, s'il est exploité et aménagé par les robots, c'est qu'il est surveillé. Les gardes auront tôt fait de nous repérer. Notre meilleure chance reste d'arriver soit à trouver un passage secret, soit de jouer la carte de la candide naïveté, et leur faire croire que nous n'avions aucunement l'intention de les déranger. Si nous suivons ce câble jusqu'à ce qu'il alimente, nous serons de potentiels témoins désagréables, et nous serons alors capturés. Si nous suivons ce câble jusqu'à la sortie sans n'avoir rien vu, nous avons une chance de leur faire comprendre qu'on ne veut pas d'ennuis. Mais nous pouvons aussi bien rester ici à les attendre, faisant croire que nous sommes perdus dans le noir. Ca pourrait nous aider à être convaincants."

Le moine s'approcha. Il constata qu'un courant d'air faisait vaciller la flamme du briquet de l'elfe, et comprit l'astuce.

"Ohoho ! Malin ! Eh bien puisque le vent semble venir d'à gauche, on peut se diriger par là sans trop de risques, non ?"

Le courant d'air avait l'air plutôt fort. Certainement que d'avoir ouvert un trou d'aération supplémentaire dan sle plafond avait dû aider le phénomène...

Frère Popotin

HJ- Ce qui m'ennuie, c'est qu'Eggman n'a pas tellement de raisons de cacher derrière un hologramme quelque chose qui est déjà supposé être dans un obscur sous-terrain inconnu. Ce ressmeble un peu à une mesure de sécurité extravagante. Je vais voir ce que je peux faire.

De manière générale, dans les zones aménagées par Eggman (bases ou autres installations particulières), il est préférable que ce soit le compte Eggman lui-même qui s'occupe d'introduire de nouveaux éléments, un peu à la manière d'un MJ. Ca peut paraître un peu bridant, mais ça n'a lieu que dans ces espaces bien particuliers qui sont soumis à la logique que j'ai donnée à Eggman et que j'essaye de rendre cohérente.

Bon, ça ne t'empêche pas d'avoir quelques libertés, bien sûr. Dans le cas présent ça ne pose pas de problème majeur, et tant que tu me dis pas "Et là ils tombèrent sur une émeraude du chaos avec Shadow ligoté juste à côté : quelle aubaine !", ça ne devrait pas en poser. Je te préviens juste pour des occasions futures.

Je ferais certainement un petit tutoriel sur les zones libres et les zones MJ. Là, on est à l'exacte frontière entre deux de ces zones : un temple dont on peut faire ce qu'on veut avec des patrouilleurs qu'on déplace à notre guise (en restant logiques quand même), et un lieux étrange d'où s'échappe un sacré vent.
Quel suspens !

Tout ça pour dire : cette fois-ci, justement, en faire plus aurait peut-être été trop. Donc bien dosé ! -HJ


Une impasse. Comment un tel courant d'air pouvait-il émerger d'une impasse ? C'était impossible. L'elfe s'arrêta, flairant un mauvais coup. Le moine, cette fois-ci, abandonna toute prévoyance et continua sa route, persuadé que ça ne pouvait être qu'une quelconque illusion.

A une dizaine de centimètres du mur, il constata qu'il ne sentait plus le vent, alors qu'il continuait de souffler derrière lui.
A deux centimètres du mur, il constata que cet obstacle avait une épaisseur assez évidente.
A zéro centimètre du mur, il vérifia expérimentalement que ce mur était un mur. Il s'écrasa dessus, lâcha le briquet, et retomba sur le derrière.

Le moine n'était pas totalement aveuglé. Le sous-sol était plongé dans la pénombre, mais l'obscurité n'était pas totale. La maigre lueur fournie par le briquet n'avait pas suffit à habituer le moine à un autre apport lumineux, aussi ne fut-il pas totalement aveuglé par ce changement de luminosité.
Toujours est-il qu'il allait avoir du mal à remettre la main sur ce briquet.

Le choc avait été relativement bien encaissé : Frère Popotin n'était pas connu pour son extrême célérité en marche à pied, aussi l'impact n'avait pas été très fort. En revanche, assez déstabilisant. Car ce qu'il impliquait était assez surprenant.

L'impasse était bel et bien une impasse. Mais si le courant d'air persistait, c'était à cause de fissures dans le mur qui faisaient couler quelques fils d'air. Mais vue la puissance du vent d'un côté du mur... la puissance du vent de l'autre côté devait était colossale.

Le moine rattrapa son bâton pour se relever en murmurant.

"Quoiqu'ils gardent là derrière, ce doit être extrêmement puissant. Nous ferions mieux de rebrousser chemin."

Le moine envisageait déjà de monter une expédition pour trouver le pourquoi du comment, mais en l'instant présent, il leur valait mieux trouver une sortie en vitesse.

Au loin, les robots s'étaient remis en mouvement. Il ne fallut pas longtemps avant de comprendre que certains allaient dans leur direction.

Frère Popotin n'aimait pas cela. Comme l'avait dit l'elfe, rebrousser chemin après avoir compris que le courant d'air n'était pas naturel ne jouait pas en leur faveur. En revanche...

"Ils approchent. Il va nous falloir ruser." chuchota-t-il.

Soit ils cherchaient à passer ce mur. Il devait forcément y avoir un mécanisme pour le déplacer. Ca expliquerait d'ailleurs pourquoi ce mur était si abîmé comparé aux parois des couloirs qu'ils avaient emprunté jusqu'ici.
Soit ils faisaient diversion. Frère Popotin se remémorait le plan de l'elfe consistant à couper le câble. S'ils pouvaient attirer l'attention des robots à un endroit pendant qu'ils s'esquivaient derrière eux, exactement comme ils l'avaient fait avec l'éboulement, ils avaient peut-être une chance d'échapper à la surveillance.
Soit ils passaient à l'attaque. Dans ce cas ils n'auraient qu'un temps très réduit pour disparaître des lieux, car on ne sait jamais à quel point les lieux sont surveillés.
C'est pourquoi il expliqua tout ceci à voix basse, espérant que des enregistreurs éventuels ne parviendraient pas à saisir ses paroles.

Il ne connaissait pas suffisamment la demoiselle qui l'accompagnait pour rendre une décision. Toujours était-il qu'ils auraient besoin de travailler en équipe.

HJ- Ok, je ferais plus gaffe à l'avenir. Bien rattrapé, en tout cas ! Je me demande vraiment ce qu'il y a derrière, mais Yin n'est pas curieuse.... Dommage.

Sinon, tu n'as pas répondu à ma question : Lors de l'attaque des robots dans son village, Yin en a exterminé un bon nombre. C'est considéré comme de la légitime défense, alors ? Ça me semble logique, mais j'aimerais être sûre.

Dernière chose : Yin n'a absolument rien dit à propos du risque que les robots les trouvent à présent...-HJ

Le moine fit quelque chose de complètement stupide et irréfléchi selon Yin : il continua son chemin droit vers le mur.
Et il le percuta avant de retomber sur le derrière, lâchant son briquet au passage.

Le mur n'était donc pas une illusion. Elle s'en approcha et l'examina avec plus d'attention. Ce mur était en mauvais état par rapport au reste du temple qui était bien conservé. La pierre était usée et fissurée par le temps, mais pas seulement. En regardant le bord droit de la paroi, elle remarqua des marques de frottement très légères.

Le mage saisit son bâton et se redressa, l'air très surprit. Et en perdant un peu de sa presque imperceptible théâtralité qu'il affichait avant de tomber sur les fesses.

Les marques signifiaient assez clairement que le mur devait coulisser vers la droite, et le fait qu'elles soient peu visibles impliquaient un mécanisme perfectionné et en bon état.

"Quoiqu'ils gardent là derrière, ce doit être extrêmement puissant. Nous ferions mieux de rebrousser chemin."

Vraisemblablement, le courant d'air venait de derrière le mur et filtrait par les nombreuses fissures. Sa puissance initiale était sans doute colossale. Elle se demanda ce qui pouvait bien produire ce mouvement d'air, mais son attention fut déviée par un bruit qui se rapprochait.

Des robots s'approchaient mais certains partaient dans d'autres directions. Cela réduisait le nombre d'adversaires en cas d'affrontement. Heureusement car il lui aurait été difficile de surveiller le mage tout en combattant un grand nombre d'adversaires.

Ils n'avaient pas beaucoup de choix leurs permettant de s'en sortir sans escarmouche. La possibilité d'une diversion, en sectionnant le câble, par exemple, restait la meilleure façon de s'échapper à ses yeux. Mais si ils se faisaient prendre, les robots ne croiraient pas à leur innocenté.


"Ils approchent. Il va nous falloir ruser." Murmura le moine. Yin ne lui prêta qu'un oreille distraite, occupé à chercher un échappatoire.

Il poursuivit encore plus bas et énuméra leurs possibilités. Yin l'écouta avec plus d'attention.

Il avait lui aussi pensé à faire une diversion, ce qu'elle approuva mentalement.
Passer ce mur était la solution la plus rapide, pour autant qu'ils réussissent à activer le mécanisme, mais c'était aussi très risqué.
Il évoqua également la possibilité d'attaquer de front, mais elle lisait sur son visage que cette idée serait leur dernier recours et écarta pour l'instant cette proposition pour se concentrer sur le choix à prendre et qui, manifestement, lui revenait.

La diversion lui semblait toujours la plus sûre. Les robots se concentrerait sur un évènement qu'ils organiseraient et ils pourraient revenir sur leurs pas et passer la porte opposé à celle qu'ils avaient emprunté. Mais si elle était l'alternative la plus sûre, elle n'en restait pas moins hasardeuse. Il leur fallait déjà trouver un moyen de les attirer le plus loin possible d'eux, puis ils leurs faudrait trouver rapidement une sortie. Ils pouvaient aussi ressortir en grimpant l'éboulis en espérant que les robots ne l'avaient pas dégagé. Cela les ralentiraient, mais elle était beaucoup plus confiante quant à trouver la sortie du rez-de-chaussée, et le mage devait se rappeler du chemin qu'il avait emprunté lui aussi. Mais le risque se portait sur la durée qu'il faudrait au moine pour grimper les gravas. Si les robots déboulaient pendant qu'il escaladait, il serait alors une cible facile. Dans ce cas de figure, elle serait contrainte de l'abandonner à son sort en priant pour qu'il parvienne à se tirer lui-même de cette situation. Elle le regretterait sûrement,mais elle savait qu'elle agirait ainsi.

Néanmoins, cela lui semblait quand même le plus sûr chemin. Bien sûr, ils pouvaient aussi passer par la seconde porte, mais ils leur faudrait alors dénicher la sortie dans ce labyrinthe, sans compter le risque de tomber sur des robots. Elle prit la parole à voix basse pour faire part de son jugement au moine.

"Une diversion me semble plus appropriée. Reste à voir la diversion en elle-même et le chemin que nous emprunteront. Il nous faut faire vite et je connais un moyen de couper ce câble à une certaine distance. Pour le chemin, je ne vois que la seconde porte ou l'éboulis."

Sa migraine augmenta légèrement et Yin l'ignora. Ce n'était pas le moment de laisser une migraine l'empêcher de réagir correctement. Elle était calme. Elle estimait qu'elle avait des chances de s'en sortir plus ou moins saine et sauve. De toute façon, il était hors de question de baisser les bras. Pas question de mourir avant d'avoir venger Lys et rembourser sa dette d'honneur envers elle.

Les robots n'avançaient pas vraiment vite, mais ils devaient néanmoins se presser.

Frère Popotin


L'elfe n'était pas particulièrement bavarde. Elle s'entendrait bien avec Abrupt. Moins sur les techniques que sur les personnalités, mais le moine imaginait déjà le colosse et l'habile demoiselle en duo.
Bon, en fait, l'idée lui avait plus traversé l'esprit qu'autre chose. Il n'était pas encore question d'inviter cette elfe dans la Résistance. Mais l'esprit stratégique de Frère Popotin le menait souvent à imaginer des situations à l'avance, sans même se savoir si elles avaient une chance de se produire. Et après on se demandait comme le moine parvenait à sortir des idées aussi rapidement...

Le moine brandit à nouveau son bâton, l'illumina de sa magie élémentaire et lança le sort de célérité.
Tout ne se passa alors pas exactement comme prévu.

Pour lancer le sort avec un maximum d'efficacité, le moine avait la possibilité d'ajouter une gestuelle simple à l'invocation. Lorsqu'il n'incantait pas en plein combat, il avait tout le temps d'utiliser quelques secondes de plus pour faire tournoyer son bâton. Ce qu'il n'avait pas calculé, c'était qu'il se trouvait trop près d'un des deux murs du couloir. La position finale de bâton de marche devait être à l'horizontale, tenu à deux mains devant lui.
Le sort se lança correctement, aucun problème de ce côté là. L'elfe devrait normalement sentir un petit frémissement la parcourir, et avoir cette impression assez déstabilisante que chacun de ses mouvements s'effectuait deux fois plus vite qu'à la normale - ce qui serait assez logique, vu que c'était bel et bien le cas.
En revanche, le bâton toucha le mur. Une pierre s'enfonça dans la paroi. Oh, pas beaucoup, juste de la même façon qu'un petit interrupteur.

Le moine se retourna très lentement, tandis que le mur fissuré s'ébranlait derrière lui/

"Hrm... Eh bien visiblement le système d'ouverture était aussi original qu'il était difficile à trouver..."

Le vent se levait.
Le mur coulissait effectivement, et plus il s'ouvrait, plus la puissance du vent augmentait, n'ayant plus le mur pour l'arrêter... et plus la machine qui provoquait un tel courant d'air apparaissait.

Imaginez juste à quel point vous n'avez pas envie de faire face à une version amovible de ce robot:

Le moine rappuyait frénétiquement sur la pierre, mais le mur continuait de s'ouvrir.
Ils n'avaient aucune chance de faire croire qu'ils n'avaient rien vu. Il allait falloir être à la fois rapide et discrets.

"COURS !"

L'exclamation s'adressait plus à lui-même qu'à l'elfe qu'il pensait avoir entendu partir en trombe. Le moine ne tenta par d'incanter une deuxième fois le sort : enchaîner les sorts n'était pas son fort. Et il donnerait n'importe quoi pour se trouver à la surface, et non pas en face de ce fantastique ventilateur.
MAIS QU'EST-CE QU'UNE TELLE MACHINE FAISAIT DANS UN SOUS-TERRAIN AUSSI ANCIEN ?!? Frère Popotin aurait bien pris le temps d'étudier le phénomène s'il ne se sentait pas déjà décoller à cause de la puissance du vent. Ils devaient vraiment sortir en vitesse, sinon ils seraient balayés comme des fétus de paille, et très possiblement pas dans la bonne direction. Le moine courrait comme il pouvait en direction de l'intersection : de toutes façons, il n'y avait aucune chance qu'il y arrive avant sa partenaire.[/i]

Frère Popotin

Elle ne répondit rien, mais le fait qu'elle se dirige lentement dans la direction indiquée par la moine était encourageant.

Frère Popotin hésitait. Devaient-ils se séparer, ou rester ensemble ? En théorie, si les robots du sous-terrain les recherchaient, il serait très louche d'expliquer qu'ils s'étaient naturellement retrouvés tous les deux au même endroit, et que comme ils ne se connaissaient pas, il était tout naturel qu'ils se séparent à la sortie. Cela avait beau être la vérité, ils étaient louches. Et le moine ne souhaitait pas avoir l'air louche. Personne ne souhaitait avoir l'air louche.
Mais voilà, à supposer qu'on parte à leur recherche, il y avait très peu de chance que les robots les considèrent comme un duo organisé, dans la mesure où à aucun moment les robots ne les avaient vus ensemble. Même si pour un humain cela semblait évident que ces deux personnes devaient au moins s'être croisés et avoir échangé ne serait-ce qu'un instant, les robots traiteraient le cas de ces deux intrus séparément tant qu'ils n'auront pas été vus ensemble, et donc identifiés comme ayant effectivement été au même endroit à un moment donné.

C'est pourquoi il prit finalement la décision de prendre un autre chemin vers la clairière. S'éloignant au pas de marche, tranquillement, il essayait de ne pas faire trop de bruit tout en ayant l'air décontracté. Autant dire que c'était loin d'être facile.

-- Halte ! --

Il n'eut pas à faire beaucoup de chemin avant qu'un Egg Pawn ne le repère. Un patrouilleur tout ce qui avait de plus banal. Aucune raison de paniquer. Bouffée de chaleur, montée de stress, accélération du rythme cardiaque... mais le moine se raccrochait à sa raison, laquelle l'avait si bien guidée toutes ces années. Et aujourd'hui sa raison lui disait qu'il n'y avait rien à craindre.

"Moui, monsieur le robot ? Puis-je vous rendre service ?"

Cette réplique était du pur baratin dont le patrouilleur ne comprit rien. Mais cela aida le moine à se calmer intérieurement. Il était au moins cent fois plus intelligent que ce tas de ferraille, l'embobiner ne serait pas bien compliqué.
Même s'il est évidemment plus facile d'embobiner un idiot qui ne te comprend pas qu'un prédateur qui ne fera même pas l'effort d'essayer.

-- Vous êtes dans une zone restreinte - Déclinez votre occupation --

Le moine répondit comme s'il s'agissait d'une évidence et qu'il s'adressait à un vieux pote. Mais surtout, il parla d'une voix forte, pour que l'elfe puisse l'entendre. Si jamais elle était interpellée elle aussi, elle pourrait prendre ses paroles comme modèle.

"Eh ben ! Une petite promenade de santé ! C'est excellent pour le dos, une petite sortie en forêt !"

Le robot ne comprit pas un mot, mais son objectif n'était pas d'identifier si la réponse était bonne, mais plutôt si elle était spontanée et pas mauvaise. Ne reconnaissant aucun mot dangereux, malgré la clarté de la réponse, il considéra que tout allait bien. La conversation était cependant enregistrée, c'est pourquoi le moine devait rester cohérent, et ne pouvait se contenter de répondre qu'il venait jouer du piano, ou qu'il mangeait des cacahuètes au sommet d'une boule de glace télévisée. Il aurait alors suffit qu'un robot plus compétent analysât ses dires pour repérer l'incohérence et prévenir les autorités supérieures, des robots de plus en plus compétents, jusqu'à, éventuellement, Eggman, si aucune prise de décision concernant l'envoi d'un commando de capture n'aura été prise avant.
Bref, Frère Popotin parlait à un robot peu malin, mais surtout un robot rapporteur. Il valait don cmieux surveiller ce qui serait rapporté.

-- Identité --

"Jacques Décompostelle, alias Frère Popotin, des lointaines contrées de Rholandiane, habitant de Station Square"

Il en faisait des tonnes, alors que seul son nom aurait suffit, mais connaissant la valeur des informations en cette période de troubles, le moine supposait que les robots étaient programmés pour en récolter un maximum. Non seulement il gagnerait du temps en sautant des étapes, mais il faisait bonne figure en dévoilant volontiers des informations utiles, et ceci plus que nécessaire.
Ce n'était que du bonus, normalement le robot patrouilleur se serait contenté de beaucoup moins que ça.

-- Avez-vous vu quelque chose de spécial dans cette zone ? --

Voilà qui était plus dérangeant. C'est la première fois qu'un robot posait ce type de question, et il était difficile d'y répondre. S'il niait, il serait aisé de prouver qu'il ment. S'il expliquait avoir vu quelque chose, il craignait d'être mis en observation.
Il tenta le tout pour le tout. Dire la vérité, mais seulement la partie qui l'intéressait.

"Il y a un très beau temple là derrière. J'y ai fait un tour, mais je suis tombé dans un trou, et le sous-sol était tellement obscur qu'il était impossible d'y discerner quoi que ce soit. J'étais juste parti en forêt, je ne m'étais pas préparé pour une excursion dans le noir ! J'ai eu un mal fou à sortir, et maintenant je rentre."

Le gros problème avec cette déclaration, c'est que le robot ne pouvait l'interpréter seul. Il dû donc demander à un supérieur. Et en attendant la réponse, il posa une autre question.

-- Nervosité détectée - Explication demandée --

A part quelques phrases récurrentes, le vocabulaire des robots était limité. Le fait que cette question soit concentrée en quatre mot signifiait qu'il s'agissait d'une nouvelle fonctionnalité récemment implantée aux robots. Les patrouilleurs pouvaient maintenant identifier le niveau de stress de leurs interlocuteurs humains. C'était... stressant. Mais le moine ne se laissa pas démonter.

"Il n'y a pas de robots à Rholandiane, et malgré l'efficacité de l'Empereur et des troupes, j'ai encore du mal à m'habituer à cette présence mécanique. Les disciples de Luminos apprennent la vie comme étant un don d'une mère qui ne dure que quelques dizaines d'années, et le fait de devoir cohabiter avec des machines animées bouscule nos croyances. Je vous prie de m'excuser si vous considérez ceci comme une forme d'irrespect, mais je ne peux pas reprogrammer mon éducation comme vous programmez vos patrouilles."

Il était allé un peu loin en évoquant le fonctionnement des robots. S'il se montrait trop intelligent dans le domaine, il pouvait avoir du soucis à se faire. Heureusement, le robot ne cilla pas. L'analyse de la précédente réponse étant favorable à la libération du moine, le robot put le laisser partir.

-- Refrénez votre curiosité, vous pourriez vous mettre en danger - Vous pouvez disposer. --

Le moine continua son chemin et sortit enfin de la zone contrôlée. Il put se diriger vers la clairière : il était probablement toujours surveillé, mais la pression s'était nettement relâchée.

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Egg Bots

Un Egg Pawn patrouilleur aperçut une fine intruse juste à la frontière de la zone sécurisée. Son orientation signifiait clairement qu'elle venait de traverser la zone en question. Afin d'identifier son taux de menace, il l'interpella :

-- Halte ! - Vous êtes dans une zone restreinte - Déclinez votre occupation --

Il n'avait aucune idée d'à quel point cette demande était vague et peu compréhensible. De toutes façons, il comprenait rarement les réponses, donc bon...

HJ- Tu peux simplement faire répondre Yin et je ferai parler l'Egg Pawn. Tu peux essayer de faire toute la discussion par toi-même, mais fais attention au fait que tu t'y confrontes pour la première fois, tu n'es probablement pas encore très familiarisée à leur système de pensée, même avec le post précédent.
Bref, fais comme tu veux, je suis là, on peu tfaire plus long ou plus rapide ça ne me dérange pas. -HJ